Les charmes d’un taudis
Depuis plusieurs années, un couple qui vivait à Québec cherchait une maison de campagne. Un jour, alors que l’homme était de passage en Beauce pour le travail, une simple vision du coin de l’œil a suffi pour faire naître un rêve très ambitieux.
Le couple, c’est Claire Thériault et Bernard Demers. Ils ont choisi de devenir propriétaires de la Maison Faucher de Sainte-Marie (1261, rue Notre-Dame Sud). Nous sommes alors en 2010. « On a vu la maison et quelque chose s’est passé. On ne sait pas trop pourquoi, parce qu’elle était vraiment dans un état pitoyable », a commenté Mme Thériault.
Puis, les travaux ont commencé. L’objectif était de préserver à tout prix l’architecture unique de la maison construite en 1849 afin de garder le cachet de l’époque. Pendant cinq ans, ils ont notamment restauré les larmiers, les fenêtres, les portes, la toiture et le système de chauffage, en plus de voir à la construction d’une cuisine et d’une salle de bain. Naturellement, un maximum de matériaux a été récupéré pendant les travaux. « Ça aurait coûté moins cher de mettre le feu et de reconstruire à neuf », a indiqué M. Demers, lequel estime avoir travaillé plus de 5000 heures sur la résidence. Les amoureux ont finalement pu y emménager en septembre 2012.
Anecdote, la maison était séparée en deux à l’origine; laissant les domestiques d’un côté et le seigneur Morency de l’autre. Ils ont aussi découvert une vieille assiette entre deux des quatre couches du plancher de la cuisine, et trouvé une note écrite au crayon de plomb à l’intérieur d’une porte d’armoire. Celle-ci indiquait qu’Adrienne Faucher (qui était alors propriétaire avec son frère Léon) a effectué le dernier ménage dans la chambre principale le 29 mars 1962. Bien que la Maison Faucher ait vu grandir et partir bien des gens, Claire Thériault a laissé entendre n’avoir jamais vu de fantôme sous son toit.
Rappelons que le projet de restauration a valu au couple un Prix du patrimoine le 13 juin dernier, dans la catégorie « Conservation et préservation ».