La peur fait reculer les rêves
Pensez à vos passions. Trop de personnes ne vivent pas leurs rêves parce qu’elles vivent plutôt leurs peurs.»
C’est en ces termes que s’exprimait Andréanne Duchesne, propriétaire du Jardin d’Andréanne de Sainte-Marie, jeudi dernier à la Cache à Maxime de Scott. Devant 150 personnes réunies à l’invitation de la Chambre de commerce et d’industrie Nouvelle-Beauce, elle a évidemment parlé de ses rêves, mais des difficultés qui ont aussi parsemé sa vie.
«Je n’étais pas bonne à l’école. J’avais des problèmes d’apprentissage, mais j’essayais de voir le positif.» De fait, Andréanne Duchesne n’avait peut-être pas la bosse du français et des maths, mais elle possédait déjà un esprit d’entrepreneurship et elle avait du dynamisme à revendre.
Tout son avenir professionnel s’est traçé avec la confection de bouquets de fleurs séchées et la complicité de sa mère qui agissait à titre de gérante. De fil en aiguille, Andréanne a élargi ses champs de compétences. Après une formation en fleuristerie et une autre en décoration, elle a gagné le marché du travail.
Pas de bébés à l’horizon
En 1998 toutefois, une bombe s’abattait sur la jeune femme d’affaires de 25 ans. On lui annonce un diagnostic de sclérose en plaques. «Est-ce que je vais en mourir? », avait-elle demandé à son médecin traitant. Non, lui avait-il répondu, et du même coup, il ajoutait qu’elle devait renoncer à la maternité. Pour Andréanne, c’était la pire conséquence de cette maladie. «Toute jeune, je rêvais déjà d’afficher ma grosse bedaine.»
Il lui était difficile de ravaler sa peine. Puis un jour, un livre a alimenté un autre rêve. Il racontait des histoires d’adoption internationale. Il n’en fallait pas plus pour qu’Andréanne retrouve sa foi, sa joie de vivre et sa détermination.
Son conjoint trouvait toutefois qu’elle mettait la barre un peu haute. Ce premier enfant originaire de la Colombie serait une fille de moins de six mois. C’est ce que voulait Andréanne, mais serait-ce le cas?
Rosalie, Benjamin et un mentor
Finalement, le rêve s’est concrétisé. La petite Rosalie avait deux mois et demi lorsqu’elle a trouvé son foyer adoptif. Puis est venu Benjamin, un autre enfant issu d’un orphelinat colombien.
Andréanne a ensuite vécu une séparation. Celle qui avait réalisé plein de rêves ne savait plus que faire de sa vie. Elle était déstabilisée; elle avait juste envie tout abandonner, de vendre son commerce, de vivre recluse sur une île.
Son mentor, Martin Landry, anciennement directeur de la Caisse Desjardins Nouvelle-Beauce, lui avait alors dit qu’on prendrait une bouchée à la fois et que tout finirait par rentrer dans l’ordre.
L’intense Andréanne a retrouvé sa fougue. Elle s’est même lancée à l’assaut des montagnes en plus de réaliser plusieurs défis sportifs. «Les limites dans la vie, c’est celles qu’on s’impose. Tout cela est juste dans notre tête.»