La FADOQ satisfaite malgré des « angles morts »

AÎNÉS. Le Réseau FADOQ s’est dit satisfait du budget provincial malgré le contexte difficile et « quelques angles morts ».

Dans les points positifs, l’organisation a noté l’abolition de la réduction de la rente de retraite pour les personnes de 65 ans et plus en situation d’invalidité, qualifiant cette réduction de  » discriminatoire « .

Cette mesure concerne actuellement 77 000 personnes qui, à partir de 65 ans, verront une augmentation de leur rente annuelle pouvant aller jusqu’à 3930 $. Cela coûtera environ 135 M$ supplémentaires au Régime des rentes du Québec.

 » Le gouvernement du Québec pose le bon geste en mettant fin à ces pénalités, autant pour les personnes qui les subissent actuellement que pour les futurs bénéficiaires « , a indiqué la présidente du Réseau FADOQ, Gisèle Tassé-Goodman.

L’organisation voit également d’un bon œil les investissements de 3,7 G$ sur cinq ans dans le réseau de la santé, indiquant par voie de communiqué que cette somme servira à la main-d’œuvre, à l’ajout de lits et à rehausser l’efficacité de de la prestation des soins en réduisant notamment la paperasse, tout en augmentant l’offre de soins à domicile.

 » Les personnes aînées souhaitent vivre à domicile le plus longtemps possible. Le Réseau FADOQ insistait sur le rehaussement des investissements en la matière puisque trop de gens sont en attente d’un premier service « , a ajouté Mme Tassé-Goodman.

Toutefois, la FADOQ déplore que le gouvernement ait réitéré son désir de quitter le régime canadien de soins dentaires et d’obtenir une compensation financière sans condition du gouvernement fédéral, notant l’enthousiasme des aînés envers le programme. Elle espère que cela enverra le signal au gouvernement Legault de réinvestir l’argent associée à un éventuel retrait dans les soins dentaires.

Autre point, l’organisation espère que les services aux personnes aînées ne feront pas les frais de l’examen des dépenses gouvernementales annoncé par le ministre des Finances, Éric Girard.

Du positif pour la main-d’œuvre d’expérience

L’annonce du soutien du gouvernement du Québec, au projet du Conseil du patronat du Québec (CPQ) qui vise à favoriser le maintien ou le retour de la main-d’œuvre d’expérience sur le marché du travail, reçoit un bel accueil du Réseau FADOQ. 

Dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre, il est clair que l’apport des travailleurs et travailleuses d’expérience est essentiel, selon l’organisation. Le Réseau FADOQ indique avoir collaboré avec le CPQ, notamment en faisant partie du comité consultatif du projet Boîte à outils pour l’attraction et la rétention des travailleurs et travailleuses de 60 à 69 ans. 

« La main-d’œuvre d’expérience est une richesse pour le monde du travail. Les travailleuses et travailleurs d’expérience doivent être mieux soutenus afin de favoriser leur maintien ou leur retour sur le marché du travail », estime la présidente du Réseau FADOQ, Gisèle Tassé-Goodman.

Le projet du Conseil du patronat du Québec prévoit accompagner les entreprises, notamment afin de partager les meilleures pratiques en ce qui concerne la conciliation vie personnelle et vie professionnelle ou encore en allégeant la charge de travail et en offrant un environnement plus adapté pour cette main-d’œuvre.

Les avantages des travailleurs et travailleuses d’expérience sont nombreux pour une entreprise. Il s’agit d’une main-d’œuvre fiable, dont la présence peut permettre le transfert de connaissances et amoindrir les effets de l’actuelle pénurie de personnel.

Bien que l’annonce soit un pas dans la bonne direction, d’autres efforts continuent d’être nécessaires. L’âgisme est encore bien présent dans les milieux de travail et les travailleurs et travailleuses d’expérience ont également moins accès à la formation continue et d’autres incitatifs financiers que ceux déjà en place sont toujours bienvenus.

Encore récemment, un sondage commandé par le CPQ soulignait que près de 50 % des répondants et répondantes signifiaient que les mesures fiscales seraient un facteur incitatif à se maintenir ou à retourner en emploi.

Finalement, le Réseau FADOQ continue de plaider en faveur de la mise en place d’un indice de la pénibilité à la tâche adapté au marché du travail du Québec. Cet indice prendrait en considération l’épuisement lié à une tâche afin, par exemple, de favoriser la réorientation de carrière.