Grosses négociations en cours chez Isolofoam

Établir les bases d’une première convention collective est toujours éprouvant. À l’entreprise Isolofoam de Sainte-Marie cependant, la situation est telle que la cinquantaine d’employés sont déjà prêts à faire la grève s’ils n’étaient pas entendus.

En effet, un vote de grève a été signé le 1er avril dernier par la totalité des travailleurs; grève qui pourrait être déclenchée « au moment opportun » selon Patrick Cyr, conseiller à la Centrale des syndicats démocratiques (CSD). « L’employeur minimise le mécontentement des travailleurs. […] Un vote de grève à 100 %, c’est sans équivoque », a-t-il prononcé, en ajoutant que le même jour, la première offre patronale avait été refusée à 96 % par les employés.

Chez Isolofoam, Sylvie Labonté, coordonnatrice des ressources humaines, est d’avis qu’une première convention collective compte beaucoup d’éléments à négocier. « Nous suivons un processus normal », dit-elle, en ajoutant qu’il n’y avait pas de points plus litigieux que d’autres. « Je pense que nous pourrons en venir à une entente rapidement », dit-elle. Mme Labonté est ainsi convaincue que le climat des discussions demeure respectueux.

« Notre but n’est pas de déclencher une guerre, mais on se retrouve devant une impasse » a confirmé M. Cyr. Toutefois, il a identifié deux points qui ne font absolument pas l’affaire des travailleurs.

Premièrement, l’employeur demanderait carte blanche afin de modifier (selon les besoins) les quarts de travail de ses employés « Ceci sans égard à leur vie de famille », est mécontent le conseiller syndical. De plus, une clause de la convention donnerait libre cours à la partie patronale d’embaucher des sous-traitants pour effectuer le travail.

Sous le couvert de l’anonymat, un employé souhaiterait aussi que les horaires de fins de semaine soient mieux payés. Il note que la situation est un sérieux problème, car depuis quelques semaines, une douzaine de ses collègues auraient d’ores et déjà choisi de quitter leur emploi. « C’est très préoccupant dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre… », a-t-il lancé.

Pour le moment, le moment du déclenchement de la grève n’a pas encore été déterminé. Une rencontre employeurs-employés est par ailleurs prévue le mardi 20 juin prochain.  « On donne une chance à la table des négociations », a complété Patrick Cyr.