Expressions beauceronnes

RÉGIONALISME. Quoi de mieux en cette Journée internationale de la Francophonie que de célébrer la diversité de la langue de Molière par les expressions de chez nous.

Il n’y a pas un seul français. Il n’existe pas non plus une façon de parler le français meilleure qu’un autre. Le français compte plus de 250 millions de locuteurs sur tous les continents. Il existe nécessairement une diversité d’expressions ancrées dans le parler populaire. Le Nouveau-Brunswick a son chiac, Haïti a le créole et en Afrique une diversité de mélanges entre les langues locales et administratives perdure.

Les Beaucerons n’en sont pas en reste. Les gens de la rivière Chaudière et de ses environs ont tendance à transformer certaines consonnes (comme le CH, le J, le G ou le Z) en H aspirées:

-« Ma hienne a eu des hien » (Ma chienne a eu des chiens)

-« des hats? » (Des chats?)

-non de hiens!» (Non, des chiens!)

 

Voici certaines des expressions beauceronnes (ou plus québécoises) qui caractérisent encore cette belle façon de parler. Partagez-nous vos expressions et nous les ajouterons à la liste.

 

« Dame nature a viré l’cul à la crèche » : il ne fait vraiment pas beau dehors.

« El Chu sa paille »: se retrouver avec plus rien.

« A’l piton collée » : elle ne peut plus s’arrêter de rire ou de parler

« A’l mascara endsous des bras »: elle en pleure de rire.

« Entre toi pis moi pis la boîte à bois»: on va se dire les vrais affaires.

« Rouler sur une panse de bœuf » : rouler dans un gros nid-de-poule.

« Chauffer la truie »: remplir le poêle à bois.

« Donne à manger à un cochon y vendra chier su ton perron»: classique proverbe.

« Les internets» : désigne vaguement ce qui se trouve sur internet.

« J’ai soueff dans gueule : je veux boire de l’alcool.

«J’ai soif les dents me dégoûtent » : j’ai très soif.

« Bonr’gin » : désigne quelqu’un ou quelque chose bon à rien.

« Shoe-claque » : proviens du nom du fabricant britannique de chaussures Shoe Clark.

« Ch’ta veuille de vêler »: je suis sur le point de vomir.

« T’as r’frise partout »: tu éclabousses partout.

« Mange un char de marde » : une insulte assez explicite.

« Des bottes à tuyau » : des bottes de pluie.

« carpaute »: extension du toit d’une maison formant la galerie.

« Payer ses radoux »: rembourser ses rénovations.

« Su’l bord du Helper »: côté passager d’une voiture.

« Garde s’y l’attricure » : regarde comment il ou elle est mal habillé.

« Yé pas achallé » : il ou elle n’est pas gêné.

« Chinlé »: tiens-le bien.

« M’a dj’y dire »: je vais lui dire.

« rdjien pantoute »: rien du tout.

« Des flounes, des flow »: des enfants filles, des enfants gars.

 «Y jousent dehors! »: ils jouent dehors.

« Y a une trâlé de monde icitte à soir »: il y a beaucoup de monde ici ce soir.

« Éfrémilles dans jambes »: des fourmis dans les jambes.

« Y m’a donné une taloche »: il m’a donné une baffe en arrière de la tête.

« Elle est pas mal grimé »: elle est beaucoup trop maquillée.

« Mets le deux par quatre su’l cant » : déposes la planche sur le flanc.

« Y’a pas perdu sa crémone » : il a perdu son foulard.

C’est comprenable » : c’est compréhensible.

« Une belle créature » : une belle femme.

« Mets ça dans le signe » : mets ta vaisselle dans l’évier.

« Faire du wire »: effectuer volontairement des dérapages avec sa voiture.

 « La réguine » : la chose, le truc.

« Mets tes tchulottes » : mets tes pantalons.

« Farme ta dguelle » : arrête de parler.

« Lâcher un Wack » : Crier.

« Y lui manque des bardeaux » : la personne n’a pas toute sa tête.

« Il a atterri dans le fossettte » : il s’est retrouvé dans le fossé.

 « Archule à ras-poteau » : reculer sur le bord du poteau.

« Un poppy »: quelqu’un habillé en rappeur

« Une chédèvre» : un objet bricolé, artisanal.

 « Au fond, Léon» : va s’y plus rapidement.

 « T’es heureux? Ben dis-le à ta face» : montre que tu es heureux.

« Veux-tu savoir comme tu pèses avec pas de dents?» : besoin d’aucune explication.

« Tchen ta blouse » : une blouse est aussi une chemise.

« Prend ton gaz égale » : respire par le nez.

« Je m’en vais au barrage » : une personne n’est plus capable de supporter une situation.

« J’suis après faire ça » : je suis en train ou sur le point de faire quelque chose.

« Yé parti s’or’trimer » : il est parti se rhabiller.

« À’redressir sa ligne drette » : revenir dans le droit chemin.

« Un washi-washa » : pour un désordre.

« Une ô-bile » : une automobile.

« Déboucher les cadeaux » : déballer les cadeaux.

« C’pas yabe » : ce n’est pas terrible.

« On se prépare pour le chasse aux chevreux, poser des collets aux dlievres et tirer des echeureux » : chevreuil, lièvre et écureuil. 

Merci à nos lecteurs et à l’équipe de Beauce Média pour ces croustillantes suggestions.