Des amas de fumiers qui inquiètent

ENVIRONNEMENT. Quelques citoyens ont récemment interpellé le journal souhaitant dénoncer la présence de fumier aux abords de la rivière Chaudière, à Sainte-Marie, et à proximité de l’usine d’eau potable de la ville. Ces citoyens s’interrogeaient sur le respect de la loi et les dangers entourant une telle situation.

À la Direction régionale du ministère de l’Environnement, on confirme qu’un signalement a été rapporté, mais que le tout respecte les règles en vigueur, explique le porte-parole de l’organisation, Frédéric Fournier.

« Un signalement a été fait au MELCC concernant la présence d’un amas à proximité d’un bâtiment d’élevage. Ce type de stockage est permis sous certaines conditions prévues à l’article 9.3 du règlement sur les exploitations agricoles. Il doit toutefois se situer à l’extérieur de l’aire de protection immédiate d’un prélèvement d’eau de surface desservant un système d’aqueduc municipal, comme prescrit par l’article 71 du règlement sur le prélèvement des eaux et leur protection », souligne-t-il.

« Des vérifications de même qu’une inspection réalisée par le ministère ont révélé la conformité de la présence de cet amas sur le lieu d’élevage. Ainsi, lors de l’inspection, la présence de cet amas n’était pas en infraction à la Loi sur la qualité de l’environnement et sa réglementation. »

À la Ville de Sainte-Marie, on nous indique simplement que le tout est en règle, après avoir vérifié avec la personne responsable du dossier.

Pour le président de l’UPA en Chaudière-Appalaches, James Allen, les agriculteurs sont tenus d’adopter des mesures supplémentaires dans des situations du genre. « Pour éviter ou atténuer un écoulement massif vers la rivière, il faut que ces établissements produisent moins de 1 600 kilos de phosphore. Avec une production supérieure à cela, ces fermes doivent avoir une structure étanche pour retenir les éléments. Ils ont forcément des précautions à prendre. Plusieurs vont aussi utiliser de la litière pour absorber les liquides, raison pour laquelle on peut voir des monticules à ces endroits. »

M. Allen est conscient que les agriculteurs composent déjà avec plusieurs contraintes. « Notre industrie est dépendante de la nature et il arrive que l’on doive saisir certaines fenêtres météo, sauf que dans ce type de cas, il n’y a assurément pas de souplesse d’accordée par rapport à la loi. »

Il ajoute que souvent, les syndicats locaux de l’UPA vont faire des observations aux producteurs pour les sensibiliser et les orienter sur les bonnes mesures à prendre. « Les syndicats locaux sont conscients de ces choses-là. Les producteurs sont très sensibles à l’image qu’ils projettent dans la société. En tant que président, je suis sensible à ça et à titre de producteur, il faut l’être tout autant. »