Convaincre Donald Trump par la bande

AGRICULTURE.<@$p> Ce sera par l’entremise de ses conseillers qu’il sera possible de discuter de la gestion de l’offre avec Donald Trump, estime Paul Doyon, président de l’Union des producteurs agricoles (UPA) de Chaudière-Appalaches.

Donald Trump a dénoncé à deux reprises, cette semaine la gestion de l’offre. Il a accusé le Canada d’être responsable d’un système injuste et honteux envers les producteurs laitiers américains. «C’est facile pour lui d’accuser les voisins de l’empêcher de faire du commerce», croit Paul Doyon.

Une tempête se dessine à l’horizon et l’UPA se prépare à passer au travers. «Ça ne sera pas facile. Il faudra se battre.»
L’accès au marché canadien dans les domaines du lait, des œufs et de la volaille a fait l’objet de négociations lors des deux dernières ententes commerciales (Libre-échange Canada-Union Européenne et partenariat transpacifique). «Disons qu’à toutes les fois qu’il y a des ententes commerciales avec d’autres pays, la gestion de l’offre est accusée d’empêcher le commerce. Ce n’est pas nouveau», a répondu Paul Doyon.

Il est donc fort possible que la gestion de l’offre se retrouve de nouveau sur la table de négociation si Donald Trump va de l’avant avec la réouverture de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA), l’une de ses promesses électorales. Il y a quelques semaines, une délégation de l’UPA s’est rendue à Washington pour rencontrer certains membres du gouvernement américain. «Ce sont des gens un peu plus collaboratifs que le président des États-Unis», répond Paul Doyon. «J’ai confiance que le gouvernement fédéral est derrière nous.»

Convaincre par l’exemple

Les scénarios de la France, la Nouvelle-Zélande et l’Australie, qui ont tous abandonné la gestion de l’offre, réussiront à convaincre la population de la nécessité de maintenir le système actuel, reste convaincu Paul Doyon. «Le gouvernement français a été obligé d’injecter des centaines de millions d’euros par année pour maintenir son industrie laitière.»

«De grosses fermes de plusieurs milliers de vaches, ce n’est pas ce que les Québécois souhaitent. Ils veulent des fermes familiales de petite taille qui participent à l’économie régionale», conclut-il.