Action Chaudière confirme sa dissolution
SOCIÉTÉ. C’est un montant de 109 000 $ qui a finalement été remis à la Maison de la Famille de la Nouvelle-Beauce par la corporation Action Rivière Chaudière qui a choisi de se dissoudre, n’ayant pu mettre à terme sa mission initiale.
L’organisme, lancé en 1998, souhaitait construire un barrage gonflable et rétractable sur la rivière Chaudière qui aurait créé une étendue d’eau permettant un accès accru aux citoyens à la rivière et la possibilité d’y exercer diverses activités nautiques. Il était envisagé que le projet s’étende sur 21 kilomètres, de Scott à Vallée-Jonction.
Devant l’improbabilité que le projet se réalise à court ou moyen terme, le président de la campagne de financement populaire lancée à l’époque, Jean-Louis Bonneville, s’était adressé au tribunal favorisant une dissolution. Une décision en ce sens avait été rendue en mars dernier par la Cour Supérieure du Québec.
Pour M. Bonneville, il était temps que l’argent soit remis en circulation. « Dans les lettres patentes de la corporation, ça disait qu’advenant une dissolution, les fonds devaient être remis à une organisation de bienfaisance. À la suggestion du maire de Sainte-Marie, Gaétan Vachon, nous avons choisi la Maison de la Famille en raison de sa mission régionale. »
Présent à l’annonce, M. Vachon indique avoir suggéré la Maison de la Famille en raison de son implication lors des inondations de 2019, notamment. « L’organisme s’était impliqué avec vigueur et avait eu des pertes énormes à ce moment-là. Les demandes arrivaient de partout et l’organisme avait dû absorber des pertes au niveau de son organisation pour répondre aux besoins qui provenaient partout à l’intérieur de la MRC. »
Implication régionale
Directrice générale de la Maison de la Famille, Luce Lacroix a accueilli la nouvelle avec une émotion certaine. « La générosité d’Action Rivière Chaudière va aider notre organisation et servira aux familles de la Nouvelle-Beauce. L’impact de ce don est indescriptible. Ce n’est pas que le montant, mais le levier qu’il va procurer ».
Liquidateur mandaté par la corporation, André Bonneville de la firme Blanchette Vachon explique si ce sont 325 000 $ qui avaient été amassés à l’époque, plusieurs dépenses ont été admises avec le temps, dont le démarrage de la campagne, différentes études de faisabilité et environnementales, l’achat d’un terrain et autres. C’est pourquoi le montant disponible aujourd’hui n’est plus le même. « Déjà après la deuxième année, après toutes ces dépenses, il ne restait qu’environ 100 000 $ dans le compte bancaire. Le terrain a été vendu à M. Marcoux qui croit toujours au projet et l’a acquis pour 7 500 $, avec une clause de 5 ans qui stipule que le terrain ne peut servir qu’à un barrage sur la rivière. »
Jean-Louis Bonneville rappelle qu’au moment de la création de l’organisme, un autre projet majeur était aussi en discussion, soit la piste cyclable, ce qui a eu pour effet de mettre le projet de barrage sur la touche. « L’autre groupe nous a demandé de leur donner une chance pour qu’il puisse réaliser leur projet. Le nôtre a été mis en veilleuse et on a arrêté d’en parler un certain temps. En cessant d’en parler, ça a démotivé les personnes qui étaient impliquées et ainsi de suite », résume-t-il. D’autres aspects, dont les coûts grandissants d’une telle initiative, son envergure et d’autres projets similaires dans la région sont aussi des éléments non négligeables qui ont fait avorter le projet.
Un élan souhaité
La réception d’une somme importante comme celle reçue par la Maison de la Famille permettra à l’organisme de solidifier sa mission auprès des familles des 11 municipalités de la MRC, indique Mme Lacroix. « Notre implication en 2019 avait duré sept semaines et nous avions dû puiser dans notre budget qui avait été déficitaire de plus de 50 000 $ cette année-là. Le conseil d’administration avait fait un peu de gymnastique pour assurer la survie de l’organisation. Notre implication cette année-là était non-négociable. Nous souhaitions être là, mais cela avait eu des impacts. »
La somme viendra non seulement sécuriser sa mission, mais lui permettre de songer à la bonifier. « Ça vient solidifier l’organisation, nous permettre de continuer à faire ce que nous faisons, mais aussi de se mettre sur la planche à dessin pour voir ce que l’on peut faire de plus. Notre équipe est créative et grandit. Les besoins des familles grandissent et si nous avons les moyens, on pourra continuer de grandir nous aussi. »