75 000 personnes se lèvent

Les travailleurs du secteur public ont tenu une première journée de grève le mardi 26 octobre. En tout, ils étaient près de 75 000 enseignants, employés de soutien, techniciens, secrétaires et autres fonctionnaires à descendre dans la rue afin de se faire entendre dans les régions de Québec, Chaudière-Appalaches, Bas-Saint-Laurent, Côte-Nord et Gaspésie.

« Ça montre bien le mécontentement de l’ensemble des employés du secteur public », a commenté Francine Lévesque, vice-présidente de la Confédération des syndicats nationaux (CSN) et responsable des négociations du secteur public.

Tel qu’elle l’a expliqué, les employés sont sans contrat de travail depuis le 31 mars dernier. Qui plus est, elle est d’avis que leur situation s’est lourdement dégradée depuis les deux dernières années. « Le personnel est constamment surchargé de travail. Il faut toujours en faire plus avec moins. De plus en plus, le personnel ne se sent pas capable de faire leur travail. »

Par ailleurs, la situation ferait en sorte que de moins en moins de jeunes acceptent de travailler dans la fonction publique, et qu’un plus grand nombre de personnes souhaitent prendre leur retraite le plus tôt possible. « Ce n’est pas rassurant pour l’avenir des services publics du Québec… Il faut arrêter de nous considérer comme une dépense. Il faut maintenant commencer à investir », a-t-elle continué.

Steve Dorval, président régional du Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ), a déploré pour sa part que pour le moment, il n’y a que les demandes de l’employeur (le gouvernement du Québec) qui sont sur la table. Il offre une augmentation de salaire de 3 % sur 5 ans, ce qui est insuffisant selon l’organisation. « L’inflation est de 2 % par année. On vient donc creuser encore plus l’écart entre les salariés des secteurs public et privé. »

Les employés espèrent quant à eux une augmentation de salaire de 4,5 % pour les trois prochaines années. « Il y aurait 2 % pour l’inflation, 2 % pour le rattrapage des autres salariés du Québec et 0,5 % pour l’enrichissement collectif. On veut de réelles négociations et que l’employeur soit sérieux dans ses offres », de poursuivre Steve Dorval.

Il est à noter que les manifestations gagneront la région de l’Estrie le 28 octobre, suivie de Montréal le lendemain. Si la situation n’évolue pas dans les prochaines semaines, la grève reprendra les 12 et 13 novembre, ainsi que du 1er au 3 décembre partout au Québec. « On espère qu’on ne se rendra pas là », a soufflé Mme Lévesque.