Mariners: Abraham Toro a toujours la confiance du gérant Scott Servais

TORONTO — Malgré un début de saison difficile, le Québécois Abraham Toro a toujours la confiance de Scott Servais.

Le gérant des Mariners de Seattle avait inséré le polyvalent joueur d’avant-champ et frappeur ambidextre au premier rang du rôle offensif pour le premier match de la série de trois que les siens disputent aux Blue Jays de Toronto en début de semaine, même si le baseballeur de 25 ans affichait des moyennes offensives de ,163/,226/,327 avant le début de la rencontre, remportée 6-2 par les Jays.

«Il a de bons élans par les temps qui courent. Je sais que ce n’est pas ce que ses statistiques disent, mais il n’a jamais l’air fou, a dit Servais aux journalistes. La polyvalence qu’il nous offre en pouvant jouer au deuxième et au troisième but fait que c’est un bon gars à avoir dans sa formation.

«Avec (Yusei) Kikuchi au monticule, qui est vraiment teigneux contre les gauchers, […] j’ai pensé que c’était donc une bonne idée de mettre Toro au haut du rôle offensif.»

Toro n’a toutefois pas connu une grande soirée au bâton, n’obtenant aucun coup sûr en cinq présences. Il aurait pu faire basculer la rencontre quand il s’est présenté au marbre avec les buts remplis et un seul retrait en septième avec la marque à 3-1 en faveur des Jays, mais il a frappé un faible ballon à Teoscar Hernandez, trop près pour permettre aux Mariners de réduire l’écart.

Les Jays sont venus fermer les livres à la demi-manche suivante. Après un simple de Bo Bichette, un but sur balles à Vladimir Guerrero fils et un mauvais lancer de Wyatt Mills, le frappeur d’urgence Alejandro Kirk a poussé les deux coureurs au marbre à l’aide d’une solide flèche qui a percé l’avant-champ.

Bichette a connu une excellente soirée en attaque, obtenant trois coups sûrs, dont son quatrième circuit de la saison, qui a ouvert la marque en fin de première, en plus de produire le sixième point des siens. Il a également été fort efficace en défense, mettant notamment fin à la menace des Mariners en septième, négociant le peu commode roulant de Ty France avec l’officiel dans son chemin pour effectuer le relais.

«Ç’a été un des gros jeux du match, a dit le gérant Charlie Montoyo de ce retrait alors que les Jays ne menaient que par deux points. Il n’a pas paniqué.»

«J’ai remarqué que l’arbitre était là, mais c’est davantage l’effet que la balle avait qui m’inquiétait. C’est comme si elle tournait de côté», a expliqué l’arrêt-court.

À l’aide d’un simple en quatrième, Santiago Espinal a quant à lui porté sa séquence de matchs avec au moins un coup sûr à 10.

Au monticule, Kikuchi (2-1) a été fort efficace, limitant les Mariners à un seul coup sûr et trois buts sur balles en six manches de travail. Il a retiré six frappeurs sur des prises et abaissé sa moyenne de points mérités de près d’un point complet à 3,38.

«Non seulement il lançait des prises, mais tous ses lancers étaient bons: sa rapide, sa glissante, sa rapide coupée, a souligné Montoyo. J’ai toujours dit qu’une fois qu’il aurait retrouvé le contrôle sur tous ses lancers, ça se replacerait. À ses trois dernières sorties, il a une m.p.m. de près de 1,50.»

«Il y a trois semaines environ, Pete (Walker, l’entraîneur des lanceurs) et moi avons eu une bonne conversation et il a suggéré que j’utilise davantage ma rapide, a dit Kikuchi par le truchement de son excellent traducteur, Kevin Ando. Je n’avais pas toujours entièrement confiance en ce lancer, mais on a bâti petit à petit lors de chaque départ et j’ai maintenant vraiment confiance en ma rapide.»

Eugenio Suarez a ajouté son septième circuit de la saison dans la défaite, qui a été portée à la fiche de Chris Flexen (1-6).

Servais rassurant

Acquis l’an dernier des Astros de Houston en retour des lanceurs Rafael Montero et Kendall Graveman (depuis passé aux White Sox de Chicago), Toro a connu une fin de saison intéressante à Seattle, maintenant des moyennes de ,252/,328/,357 avec 11 doubles, cinq circuits, 26 points produits et 18 points comptés en 60 rencontres. 

Les Mariners ont toutefois acquis le deuxième-but Adam Frazier et le troisième-but Suarez, ce qui laissait croire que Toro pourrait obtenir peu de temps de jeu. Le Québécois a toutefois été rassuré par un coup de fil de Servais.

«Ç’a été une bonne discussion. Scott m’a dit que j’allais jouer souvent.»

Servais n’a pas menti, Toro a été utilisé dans 33 des 36 matchs des Mariners, en comptant le duel de lundi soir: 12 fois au deuxième sac, neuf fois au troisième, 10 fois comme frappeur désigné et une autre au premier.

«J’aime Abraham Toro, a assuré le gérant. Il fait plein de bonnes choses dans le rectangle des frappeurs. Qu’il soit ambidextre nous offre une belle flexibilité.»

«Ça montre que je suis capable d’être utile à l’équipe dans différents rôles, a fait remarqué Toro. Toutes les bonnes équipes ont ce genre de joueur dans leur formation. C’est une grande fierté pour moi.»

«Ce n’est difficile que si vous voulez que ce soit difficile, a dit Servais au sujet de l’utilisation variée de Toro. Mais je pense qu’Abraham aime ce genre de défis. […] Ce sont des joueurs de baseball: ils ne peuvent pas se dire qu’ils vont connaître du succès qu’à une seule position ou une seule place dans le rôle offensif. Vous allez connaître une bien courte carrière si vous pensez de la sorte. Abraham est prêt à faire tout ce qu’il faut pour aider cette équipe et il est confiant peu importe où et comment nous l’employons.»

«Oui c’est un défi, mais je suis toujours prêt, a renchéri Toro. Chaque jour, je travaille une nouvelle position. Peu importe où je frappe dans le rôle, je tente d’avoir la même approche.»