Le Montréalais Chris Boucher veut être constant cette saison avec les Raptors

VICTORIA — L’entraîneur des Raptors de Toronto, Nick Nurse, a affirmé que Chris Boucher est un joueur unique en son genre dans la NBA.

Il peut sprinter pour bloquer les tirs de trois points, étirant son envergure de sept pieds quatre pouces comme «l’Inspecteur Gadget» pour envoyer le ballon dans les estrades. Il peut aussi sauter jusqu’à l’anneau et marquer des dunks après des rebonds.

«Nous, le personnel d’entraîneurs, apprécions les choses qu’il fait et nous essayons de lui faire faire ces choses parce que c’est vraiment unique. Qui bloque autant de tentatives de trois points que Chris?», a dit Nurse. «Il apporte de l’énergie et joue beaucoup de façon plus robuste que son corps (élancé de 200 livres) ne semble lui permettre.»

Mais Boucher, toujours énigmatique, a été très inconstant.

«Il y a toujours eu une part de hauts et de bas avec ses performances, son humeur, ses minutes, tout ce genre de choses… ce qui fait aussi partie du processus d’apprentissage», a déclaré Nurse lors de la deuxième journée du camp d’entraînement des Raptors à l’Université de Victoria.

«Je crois que nous acceptons le fait qu’il ne va pas être dominant chaque soir.

«Il a des soirées où il se contente de faire des «pick and roll» et il ne réussit pas ses lancers. Il ne peut plus vivre dans ce monde. […] Il doit continuer à courir, à attaquer l’anneau, à bloquer des tirs et à montrer un bon état d’âme. Cet état d’esprit très fort qui lui permet de jouer de façon dure.»

Le Montréalais avait le titre de joueur autonome cet été et était le seul membre notable des Raptors qui pouvait quitter le club. Il a cependant signé un contrat de trois ans d’une valeur de 35,25 millions $ avec l’équipe de la Ville Reine.

Le nouveau pacte est venu après une saison en montagnes russes qui a vu l’attaquant de six pieds 10 pouces inscrire en moyenne 9,4 points et 6,2 rebonds par match.

Cependant il a connu de très mauvais premiers mois. Il a atteint le fond du baril le 26 décembre à Cleveland, contre les Cavaliers. Boucher était le membre des Raptors le plus âgé cette soirée-là dans une mouture de huit joueurs — décimée par la COVID-19. Les Raptors ont perdu par 45 points.

Trois mois plus tard, Boucher a décrit la rencontre comme «l’une des pires de tous les temps. Ma famille voulait éteindre la télévision. C’était mauvais à ce point-là.»

Sa progression après cet échec a été impressionnante. Boucher a entamé la saison morte avec «un goût amer après les dernières séries éliminatoires», mais il a passé une grande partie de l’été à s’entraîner avec ses coéquipiers des Raptors.

«Je voulais vraiment travailler fort cet été et avoir un grand impact», a-t-il admis.

Son objectif pour cette saison est d’avoir de la régularité dans son jeu.

«J’ai connu les deux types de saisons. J’ai joué une excellente saison défensive (cette année) et j’ai joué une excellente saison offensive à Tampa (en 2020-21). Maintenant, j’essaie simplement de combiner les deux», a lancé le Québécois.

Boucher a récolté en moyenne 13,6 points, 6,7 rebonds et 1,9 bloc au cours de la saison des Raptors à Tampa, en Floride. Parmi une de ses quelques parties où il a été étincelant, il a connu une performance de 38 points et 19 rebonds contre les Bulls de Chicago.

«J’ai passé beaucoup de temps cet été à travailler sur (la cohésion entre les deux phases de jeu). Mais, je l’ai fait sans oublier d’où je viens et ce que j’ai fait pour réussir», a-t-il dit.

D’où il vient est également un récit sans précédent dans la NBA.

Après les nuits à s’asseoir dans un autobus en tant qu’adolescent sans domicile, Boucher a quitté son école secondaire pour travailler comme cuisinier dans un restaurant de Montréal.

Il s’est ensuite déchiré le ligament croisé antérieur à sa dernière année universitaire en Oregon et il n’a pas été repêché dans la NBA.

Boucher est ensuite devenu le joueur le plus utile et le joueur défensif de l’année dans la G-League, avec les Raptors 905, en 2019.

Puis en 2020, il a signé un contrat de deux saisons, d’une valeur de 13,5 M$ avec les Raptors. Il avait alors signé le contrat le plus lucratif de l’histoire de la NBA pour un Canadien qui n’a pas été repêché.

L’athlète de 29 ans sert également de mentor aux jeunes joueurs qui espèrent faire partie de l’équipe des Raptors à la suite du camp d’entraînement.

«Venant de moi, un gars qui est passé par là, c’est parfois difficile de croire (en soi), a-t-il avoué. (Mais) si vous êtes ici, c’est parce que vous faites déjà quelque chose de bien. Alors je leur dis qu’ils ne seraient pas ici s’ils ne les aimaient pas vraiment.

«Donc, si vous continuez à faire ce pour quoi ils vous ont amené ici, généralement, vous allez leur forcer la main. C’est ce que j’ai fait.»

Le camp d’entraînement se conclura vendredi. Les Raptors débuteront ensuite leur présaison, dimanche, à Edmonton, contre le Jazz de l’Utah.