Encore du chemin à faire pour rendre le monde du hockey ouvert à la communauté LGBTQ+

VANCOUVER — Le choix de joueurs de la LNH de ne pas participer aux activités entourant les soirées de la Fierté à travers le circuit démontre que le hockey n’est pas encore ouvert à la communauté LGBTQ+, selon le premier hockeyeur professionnel à avoir dévoilé publiquement son homosexualité.

Brock McGillis travaille dans l’espoir de changer la perception au sein du sport qu’il aime par le biais d’une organisation sans but lucratif. Alphabet Sports Collective a comme objectif de rendre l’environnement du hockey sécuritaire pour les gens de toutes les orientations sexuelles et identités de genre.

«Je pense que (les controverses entourant les soirées de la Fierté) démontrent le travail à faire dans la communauté et avec nos membres pour qu’ils se sentent bien», a dit McGillis, qui a joué dans la Ligue de l’Ontario, la United Hockey League et aux Pays-Bas.

«Plus les gens sont exposés à des personnes différentes d’eux, moins ils auront tendance à les juger, à ne pas être anti-LGBTQ+. Nous manquons de visibilité dans cet univers, nous manquons d’identités dans ce monde. En ayant des jeunes adultes ou des adultes dans ce milieu, la visibilité comme telle mènera probablement des gens à songer à ce qu’ils font et l’impact qu’ils ont sur des gens qu’ils connaissent.»

Les équipes de la LNH organisent depuis plusieurs années des soirées de la Fierté pour célébrer des membres de la communauté LGBTQ+ et promouvoir l’inclusion. Cependant, des controverses ont éclaté cette saison, alors que plusieurs joueurs ont refusé d’y participer.

Le défenseur des Flyers de Philadelphie Ivan Provorov a été le premier à refuser d’enfiler un chandail aux couleurs arc-en-ciel en janvier, citant ses croyances orthodoxes russes. Le gardien James Reimer et les frères Eric et Marc Staal ont aussi cité leurs croyances religieuses pour expliquer leur refus d’enfiler un chandail spécial durant l’échauffement.

Les Rangers de New York, les Islanders de New York, le Wild du Minnesota et les Blackhawks de Chicago ont annulé leur soirée ou, dans le cas du Wild, décidé de ne pas porter de chandails spéciaux durant l’échauffement.

McGillis croit que les joueurs de hockey vivant toujours dans le placard sont affectés par ces décisions.

«Ce joueur va croire que ces joueurs-là le détestent, a-t-il dit. Je le sais parce que j’ai été ce joueur. Et aujourd’hui, ce joueur va être un peu plus creux dans son placard.»

McGillis a raconté à quel point l’appui de personnes de premier plan dans la communauté du hockey l’avait aidé à surmonter des épreuves.

«J’ai voulu mourir à cause du hockey. Je me suis mutilé le corps. J’ai bu beaucoup. J’ai vécu des difficultés. Ma carrière a déraillé à cause de ça. Ce n’était pas un bon environnement pour moi, a-t-il admis. Puis, je vois tous ces représentants du milieu qui disent plutôt ‘Non, nous voulons que cet environnement soit bon pour les personnes comme toi et pour tout le monde’.»

McGillis et la co-fondatrice de l’Alphabet Sports Collective, Gabriela Ugarte, travaillent donc au sein de la communauté du hockey pour changer les choses.

«Donnons-leur des outils pour qu’ils se sentent bien de faire partie de l’écosystème du hockey d’une manière ou d’une autre. Que ce soit comme entraîneurs, comme gérant d’une équipe, en jouant — peu importe. Commençant en leur donnant des outils pour en faire partie», a dit McGillis.

«Nous avons besoin d’être plus présents.»