Bosses: Kingsbury couronne une journée remplie de succès pour les Canadiens

ST-CÔME — Mikaël Kingsbury a couronné une journée remplie de succès pour les bosseurs canadiens en remportant la Coupe du monde de St-Côme vendredi soir.

Avec huit skieurs en finale — quatre hommes et quatre femmes — et un de chaque côté en super finale, on se serait cru au début des années 2010, quand l’équipe canadienne dominait outrageusement le circuit de la Coupe du monde.

Kingsbury a signé sa 77e victoire sur le circuit avec 85,37 points, devant le Suédois Walter Wallberg (81,69) et le Japonais Ikuma Horishima (81,36) sur la piste Alex-Bilodeau du Centre de ski Val-St-Côme.

Ce 109e podium en Coupe du monde lui a permis de tirer un trait final sur sa 29e place en duel lors de la compétition présentée à l’Alpe d’Huez, en France, le 17 décembre.

«Je voulais rebondir, bien faire, surtout à la maison, a déclaré le vainqueur. Je ne voulais pas le meilleur résultat possible nécessairement, mais connaître une bonne performance pour effacer la course en France.»

Il était d’autant plus heureux de pouvoir le faire devant de nombreux parents et amis qui faisaient partie des quelques centaines de spectateurs sur place.

«Les deux dernières fois au Québec, nous avons coursé à huis clos. On a beau être à 250 m, on entend la foule et de savoir qu’elle est de ton bord, ça donne le petit extra que tu veux avoir.»

Un petit extra qu’il faut tout de même s’assurer de contrôler.

«Je veux donner un bon show, mais en haut de la piste, avec mon entraîneur (Michel Hamelin), on s’est rappelé de l’importance de ne pas trop en faire à la maison. J’ai été un peu plus long, mais je savais que ça allait être suffisant avec la façon dont j’ai skié.

«Ça peut être facile dans des moments comme ça, en partant dernier et avec la foule de ton bord, de trop en mettre dans le saut du haut et de te sortir de ta course. Dans la finale 1, j’ai descendu en 22,50 secondes: j’ai juste ralenti d’une demi-seconde en super finale. Ce n’est pas beaucoup, mais pour moi, c’est suffisant pour savoir que je pourrai faire mes sauts comme je le veux, d’être précis.»

Du côté féminin, Maia Schwinghammer (72,92) a réalisé sa meilleure performance en carrière en atteignant pour la première fois la super finale, où elle a pris le cinquième rang.

«Je me sens extrêmement bien. C’est ma meilleure performance à vie et ce que je ressens est indescriptible, a indiqué la skieuse de la Saskatchewan. J’ai travaillé tellement fort pour atteindre ce niveau et j’en ai encore tellement à donner. C’est super de maintenant montrer ce dont je suis capable de faire, surtout que ma famille est venue de Saskatoon pour me voir.»

Elle espère pouvoir se servir de cette performance comme d’un tremplin.

«Je trouve que je suis en ascension depuis le début de la saison et que j’ai encore de la place pour m’améliorer. Les choses augurent bien.»

C’est la Japonaise Anri Kawamura (82,25) qui a remporté l’épreuve, devant l’Australienne Jakara Anthony (81,88) et l’Américaine Jaelin Kauf (78,34). La Française Perrine Laffont (77,60) s’est glissée devant Schwinghammer.

Kingsbury et Schwinghammer étaient accompagnés en finale d’Elliot Vaillancourt (9e), Louis-David Chalifoux (10e) et Julien Viel (12e), ainsi que de Berkley Brown (13e), Jessica Linton (14e) et Lauriane Desmarais-Gilbert (16e).

Ces six athlètes disputaient tous une première finale en Coupe du monde.

«Je veux féliciter tous mes coéquipiers. Ça faisait longtemps que le Canada, nous n’avionspas été aussi nombreux en finale, a tenu à souligner Kingsbury. Bravo à Maia et félicitations à mes ‘boys’. On habite les quatre ensemble dans le même chalet. C’est cool de les retrouver dans le haut de la piste avec moi. J’ai hâte qu’ils fassent ça plus constamment. Je sais que ça s’en vient.»

Vaillancourt était particulièrement satisfait de sa journée, alors qu’une erreur de pointage l’avait d’abord écarté de la finale, au 21e rang.

«Après ma descente, ils m’avaient attribué un saut au coefficient de difficulté trop bas, a-t-il expliqué. La marge entre ce qu’ils avaient noté et ce que j’ai fait est assez significative. (…) C’est moi qui ai vu l’erreur. J’ai tout de suite dit que ce n’était pas ça que j’avais en haut (de la piste) et ils ont révisé la note. Ça a fait toute la différence. Ça change la qualité de mon sommeil ce soir.»

Gabriel Dufresne (17e), Samuel Goodison (23e), Kerrian Chunlaud (26e), qui a subi il y a 11 mois une reconstruction ligamentaire du genou, Alexandre Lavoie (27e), Brendan Kelly (30e), Daniel Tanner (34e) et Sam Cordell (41e) ont vu leur parcours prendre fin en qualifications.

Samedi, une épreuve de bosses en parallèle sera disputée sur la même piste, une première au Québec depuis 2012, quand la Coupe du monde était présentée au mont Gabriel.