Après deux belles prestations, Alexandra Labelle a fait sa place avec la Victoire

MONTRÉAL — Alexandra Labelle avait d’excellentes nouvelles à partager avec les représentants des médias qui s’étaient déplacés pour assister à la séance d’entraînement de la Victoire de Montréal jeudi, à l’Auditorium de Verdun. Elle avait hâte de le faire au point d’interrompre un moment important de sa journée.

«J’ai arrêté mon assiette en plein milieu pour venir vous parler! Hey, je vous aime!», a-t-elle lancé d’entrée de jeu aux journalistes, radieux sourire aux lèvres.

Labelle avait de bonnes raisons d’être au comble du bonheur, car elle a mérité un contrat en bonne et due forme de la Ligue professionnelle de hockey féminin.

Mieux encore, elle s’est taillé une place parmi le groupe régulier de 23 joueuses, et tout laisse croire qu’elle sera en uniforme lors du match inaugural de la Victoire, samedi, à la Place Bell, contre la Charge d’Ottawa.

C’est un moment qu’elle anticipe avec beaucoup de fébrilité.

«Pour être honnête, j’en parlais avec quelques filles et je suis vraiment excitée. Le sourire me vient aux lèvres quand on me parle de samedi. J’ai hâte de faire vivre ça à ma famille, à mes amis. Et juste moi, de pouvoir le vivre et d’avoir, peut-être, une victoire. C’est ça que je veux.»

La directrice générale de la Victoire, Danièle Sauvageau, lui a fait part de sa décision mardi, a indiqué l’athlète de Saint-Louis-de-Gonzague. Rapidement, Labelle a répandu la nouvelle.

«Je suis sortie du vestiaire et j’avais des coéquipières — Laura (Stacey), ‘Pou’ (Marie-Philip Poulin), (Kati) Tabin — qui étaient là avec moi. C’est sûr que je leur ai dit. J’avais le sourire jusqu’aux yeux, alors elles l’ont vu!», a illustré Labelle en ricanant.

«Je l’ai dit à mes coéquipières et après, quand je suis partie, après avoir jasé avec elles, je suis allée dans l’auto et j’ai appelé mes parents, c’est sûr. Mes parents, mon frère. Ils ont toujours été là pour moi, ils m’ont poussée là-dedans.»

Cette place parmi le groupe de 23 de la Victoire, Labelle l’a beaucoup méritée grâce à ses performances lors des deux matchs préparatoires de la formation montréalaise contre le Fleet de Boston et la Charge, la semaine dernière à l’Auditorium de Verdun.

Lors de ces deux rencontres, Labelle a marqué un but, dirigé sept tirs vers les gardiennes rivales et affiché un ratio défensif de plus-1.

«Je suis contente de mon travail. Je pense que tout le travail que j’ai mis cet été a rapporté», a analysé l’attaquante de 28 ans.

«C’est le ‘fun’ quand tu mets du travail dans quelque chose et que ça marche au bon moment. J’ai connu deux bons matchs, j’ai connu un bon camp. Je ne pouvais pas demander mieux, mais mon travail n’est pas fini. Mon objectif, c’est d’aller gagner la coupe (Walter) avec cette équipe-là. Maintenant, j’ai d’autres défis», a-t-elle annoncé.

Si elle se disait satisfaite de son rendement lors des deux matchs préparatoires et pendant le camp d’entraînement dans son ensemble, Labelle a reconnu qu’elle a ressenti un certain stress entre les instants qui ont suivi le deuxième match et le moment où on lui a annoncé la bonne nouvelle.

C’est un stress, a-t-elle aussi précisé, que Labelle a essayé de gérer en fonction de ses expériences passées.

«J’avais fait mon travail. J’étais satisfaite, mais j’étais stressée, c’est sûr, un peu. Mais ce sont des choses que je ne contrôlais pas. J’ai beaucoup travaillé ça dans ma carrière, en tant que joueuse mais en tant qu’humain aussi. Quand tu ne contrôles pas quelque chose, ça ne donne rien de trop y penser. Je ne faisais qu’attendre le moment où ça allait arriver et j’étais ‘focus’ dans mon défi.»

Labelle disputera une deuxième saison dans la LPHF après avoir porté l’uniforme de l’équipe de New York, maintenant les Sirens.

Labelle a pris part aux 24 rencontres de son équipe et récolté un but et deux aides. Son but a été inscrit le 24 avril dernier, contre Montréal, en désavantage numérique, à l’Auditorium de Verdun.

Après la saison, Labelle a reçu une invitation de la formation new-yorkaise mais une, aussi, de la Victoire. Elle a dit oui à celle de l’équipe québécoise.

«On a présenté le plan qu’on avait pour elle, elle y a cru, elle a travaillé excessivement fort au cours de l’année, et ce qu’elle apporte dans notre ligne de centre avec Clair DeGeorge, c’est de la stabilité, c’est de l’expérience. Ce sont deux joueuses qui ont joué dans la ligue l’an dernier, et on a fait le choix de leur offrir des postes de centre», a souligné Sauvageau.

Heureuse, aujourd’hui, à l’idée de porter l’uniforme de la Victoire, Labelle assure qu’elle a vécu des moments enrichissants à bien des égards à New York.

«C’était spécial, ç’a été une super belle expérience. Je suis partie de la maison, j’ai rencontré de nouvelles personnes, je me suis fait de nouvelles amies. J’ai appris beaucoup sur le hockey aussi, sur ma personne aussi», a-t-elle affirmé.

«De revenir à la maison, je sens que je suis vraiment entourée de bonnes personnes. Et quand tu es à la maison, tu te sens bien, c’est sûr. Je sens que je suis vraiment au bon moment, à la bonne place.»

Les six équipes de la LPHF avaient jusqu’à mercredi 17 h pour choisir leur groupe de 26 patineuses, qui inclut trois joueuses de réserve. Avec la Victoire, ces joueuses sont l’attaquantes Gabrielle David et les défenseuses Catherine Daoust et Kelly-Ann Nadeau.

En plus de Labelle, cinq autres joueuses invitées ont obtenu des contrats dont la durée n’a pas encore été précisée. Il s’agit de DeGeorge, de l’attaquante Dara Greig, des défenseuses Anna Kjellbin et Anna Wilgren et de la gardienne Sandra Abstreiter.

Les noms de l’attaquante Kennedy Marchment et de la défenseuse Dominika Laskova ont été inscrits sur la liste des blessées à long terme.