Un sursis pour la ligne d’écoute d’Interligne la nuit

MONTRÉAL — La ligne d’écoute d’Interligne peut «contre toute attente» maintenir temporairement un service minimum pendant la nuit grâce à des fonds suffisants. 

L’organisme intervenant auprès des personnes LGBTQ+ a annoncé vendredi en fin de soirée avoir obtenu un sursis pour sa ligne d’écoute la nuit. Faute d’aide financière récurrente, Interligne prévoyait ne plus pouvoir répondre aux appels de détresse nocturnes à compter du 31 mars.

«Interligne a pu, contre toute attente, bénéficier de suffisamment de financement pour lui permettre de maintenir un service minimum pendant la nuit», peut-on lire dans un communiqué. 

Il n’est toutefois pas précisé pendant combien de temps les fonds permettront de conserver ce service.  

Le directeur général de l’organisme se réjouit néanmoins de cette prolongation temporaire grâce à l’appui du public. 

« Jamais on n’aurait pensé que la mobilisation de la communauté et du milieu corporatif aurait pu nous aider à prolonger notre ligne d’écoute de nuit. Ça nous permet de gagner du temps, de continuer à sauver des vies pendant qu’on continue la discussion avec le gouvernement du Québec », a affirmé Pascal Vaillancourt dans le communiqué. 

Interligne organisait vendredi un cabaret-bénéfice au Théâtre Plaza, à Montréal, pour soutenir sa ligne de nuit. 

Au cours des derniers mois, Interligne a fait pression sur le gouvernement Legault pour recevoir une somme récurrente de 300 000 $ afin d’assurer la survie de son service entre minuit et 8 h le matin. Selon l’organisme, ce montant permettrait d’offrir des conditions salariales décentes pour ses travailleurs. 

En février, la Coalition avenir Québec a refusé le dépôt d’une motion du Parti libéral du Québec au Salon bleu réclamant un financement nécessaire au maintien de la ligne d’écoute en pleine nuit. 

Interligne — autrefois Gai Écoute — mentionne que le tiers des appels d’urgence surviennent durant cette période. 

«Les personnes ayant recours au service d’aide et de renseignements entre minuit et 8 h appellent souvent pour exprimer une détresse encore plus urgente, à des moments où  un soutien psychologique et une intervention de  crise sont plus que nécessaires», fait valoir l’organisme. 

En moyenne, annuellement, ce sont plus de 35 000 personnes LGBTQ+ qui contactent la ligne d’écoute d’Interligne.