Un manifestant à Coutts voulait tuer des policiers, selon une agente d’infiltration

LETHBRIDGE, Alta. — Une agente d’infiltration parmi les manifestants au poste frontalier de Coutts, en Alberta, a déclaré au tribunal qu’un des deux accusés lui avait confié qu’il s’attendait à mourir et qu’il avait auparavant l’intention de trancher la gorge de policiers.

Selon le récit de la policière, Anthony Olienick a qualifié la Gendarmerie royale Canada (GRC) de «bras» du premier ministre du «diable» du Canada et que, si les policiers tentaient de lever le blocus frontalier, il les tuerait tous.

«(Il a dit) que c’était son destin et que c’était la guerre dans laquelle il était censé combattre», a-t-elle affirmé dans son témoignage mercredi.

«Il a encore une fois dit qu’il savait qu’il allait mourir pour ce combat.»

«Puis il a dit qu’il voulait tous les tuer.»

«S’ils viennent à Coutts, il a dit qu’il leur trancherait la gorge.»

Le procès d’Anthony Olienick et Chris Carbert se tient à Lethbridge, en Alberta. Les deux hommes sont accusés de complot en vue de commettre un meurtre.

Le blocus a duré deux semaines au début de l’année 2022, paralysant la circulation au poste frontalier très fréquenté entre le Canada et les États-Unis, pour protester contre les restrictions liées à la COVID-19 et la vaccination obligatoire.

Olienick et Carbert ont été arrêtés après que la GRC a découvert une cache d’armes à feu, de gilets pare-balles et de munitions dans des remorques à proximité.

L’agente infiltrée ne peut être identifiée que sous le nom de HQ1298 pour protéger sa sécurité. Les membres du public et les médias ont été expulsés de la salle d’audience pendant son témoignage, mais ont été autorisés à l’écouter depuis une pièce séparée.

L’agente a raconté la façon dont elle a infiltré la manifestation de Coutts, se faisant passer pour une bénévole, et parlé avec Olienick.

Olienick, dit-elle, s’attendait à ce que les «bras du diable» fassent en sorte qu’il ne survive pas au blocus.

L’agente soutient qu’Olienick a déclaré que le premier ministre Justin Trudeau était le diable et que la GRC était ses membres.

Elle est devenue émue lors de son témoignage, ce qui a incité le procureur de la Couronne Steven Johnston à intervenir.

«Tu es contrariée? Pourquoi?», a-t-il demandé.

«Parce qu’on ne veut pas que quelqu’un soit blessé», a répondu l’agente.

«Comment vous êtes-vous préparée lorsque vous avez entendu (les menaces)?», a poursuivi Me Johnston.

«À ce stade, vous faites simplement un travail. Vous devez donc rester calme, a-t-elle déclaré. Après, c’est un peu plus dur. Avec le recul, c’était bouleversant.»

Elle a souligné que la conversation avec Olienick avait porté sur ce qui se passerait si la police intervenait à Coutts.

«Il a dit qu’il avait certaines choses. Il peut nous apprendre à tirer, puis il a dit de rester avec lui parce qu’il allait  »juste courir et tirer. »»

L’agente a vu Olienick pour la dernière fois le 13 février 2022. Selon elle, il était en colère et bouleversé, affirmant que la GRC avait saboté de l’équipement lourd près de l’autoroute.

Après avoir informé son supérieur des déplacements d’Olienick et de Carbert, l’agente a affirmé qu’on lui a dit de quitter les lieux.

Quelques heures plus tard, la police est intervenue tôt le matin.

Olienick et Carbert sont également accusés de méfait et de possession d’arme dans un dessein dangereux. Olienick fait face à une autre accusation de possession d’une bombe artisanale.

Dans un autre témoignage entendu mardi, l’agente a déclaré qu’Olienick lui avait dit qu’il était entièrement impliqué dans le blocus.

«Il a dit qu’il était là depuis le premier jour et qu’il avait vendu sa maison et ses véhicules pour pouvoir faire partie de la révolution», a-t-elle affirmé.

«Il m’a également dit qu’ils avaient entreposé des centaines d’armes et des milliers de cartouches et qu’ils avaient la capacité d’équiper chaque homme du Smuggler’s.»

Smuggler’s Saloon est un bar de Coutts qui est devenu le quartier général officieux des manifestants.