Un jeune Montréalais est arrêté par la GRC pour des motifs de terrorisme, puis libéré

MONTRÉAL — Un jeune Montréalais arrêté jeudi relativement à des allégations de terrorisme a été libéré sous de strictes conditions, alors que la Couronne souhaitait le voir signer un engagement de ne pas troubler l’ordre public.

La Gendarmerie royale du Canada (GRC) a arrêté jeudi matin le jeune homme de 18 ans de l’arrondissement Saint-Laurent en vertu de renseignements obtenus auprès de la police fédérale des États-Unis (FBI).

Mohamed Amine Assal a été arrêté dans le cadre d’une opération policière qui visait à «perturber (ses) activités suspectes». La police voulait aussi «qu’il s’engage à ne pas troubler l’ordre public».

Par voie de communiqué, la GRC indiquait plus tôt jeudi avoir «des motifs raisonnables de craindre la possibilité qu’un individu commette des infractions en matière de terrorisme».

«L’Équipe intégrée sur la sécurité nationale a reçu des renseignements partagés par le FBI et a mené une courte enquête qui nous a menés à craindre que M. Assal commette une offense terroriste», a expliqué la caporale Tasha Adams.

«En ce moment, aucune accusation n’a été déposée. Nous travaillons actuellement à recueillir davantage de preuves en lien avec cette enquête. Un mandat de perquisition est aussi utilisé à la résidence de l’individu», a-t-elle ajouté.

M. Assal a comparu par vidéoconférence jeudi après-midi alors qu’il était détenu dans les bureaux de la GRC. Il a été libéré en vertu de plusieurs conditions — incluant l’obligation de porter un bracelet GPS — tandis que les autorités attendent d’autres audiences sur l’engagement de ne pas troubler l’ordre public.

Parmi les autres conditions imposées par le juge de la Cour du Québec Alexandre Dalmau, notons la remise de son passeport canadien et l’acceptation de ne pas en demander un autre, le fait de rester au Québec et de se présenter à la GRC chaque semaine et l’interdiction d’utiliser un téléphone cellulaire, sauf pour les études. Il ne peut pas non plus aller sur les réseaux sociaux ni consulter ou posséder des objets liés à des groupes terroristes reconnus.

«En attendant la procédure, la Couronne a consenti à la remise en liberté sous conditions de M. Assal, a déclaré la procureure fédérale Nancy Perrault aux journalistes après l’audience. Ce sont des conditions que nous pensions être raisonnables dans les circonstances.»

La GRC n’a pas précisé quelles étaient les infractions présumées, notant qu’elles font l’objet d’une enquête en cours.

De son côté, le FBI s’est refusé à tout commentaire. La procureure a également refusé de fournir des détails en dehors de la salle d’audience. «Je peux vous dire que la GRC craignait qu’il ne commette une infraction de terrorisme (…) à cause de ses échanges sur les réseaux sociaux», a déclaré Mme Perrault.

Selon le Service des poursuites pénales du Canada, des engagements de ne pas troubler l’ordre public liés au terrorisme ont été conclus dans 21 cas, et six autres sont actuellement devant les tribunaux.

L’avocat de la défense Michael Morena a déclaré que malgré les conditions strictes, le résultat de l’audience de jeudi était positif dans la mesure où son jeune client a été libéré.

«Évidemment, ces allégations sont sérieuses. C’est un jeune homme, il était estomaqué par la situation. Mais le processus va suivre son cours, l’analyse de la preuve va suivre. Mais c’est sûr que n’importe qui dans une telle situation prendrait ça très difficilement, a déclaré M. Morena. C’est toujours mieux quand un dossier suit son cours avec un accusé en liberté qu’autrement.»

L’affaire reviendra devant le tribunal le 4 mai.