Projet de loi en santé: le ministre Dubé prêt à retirer un amendement controversé
QUÉBEC — Le ministre de la Santé, Christian Dubé, est prêt à retirer un amendement controversé de son projet de loi 15 sur le système de santé s’il retire des services aux anglophones. Du même souffle, il a admis qu’il ne comprenait pas le détail de cette modification.
En point de presse, vendredi, le ministre Dubé a affirmé que son gouvernement avait pris l’engagement qu’il n’y aura pas de changement quant aux services de santé pour la communauté anglophone.
«On va vérifier avec l’Office québécois de la langue française (OQLF) parce que l’amendement pourrait peut-être être interprété comme un changement possible au statut de certains hôpitaux anglophones. Moi j’ai dit à l’OQLF: »vous allez m’expliquer qu’est-ce que ça changerait parce que s’il faut le modifier ou l’enlever, on va l’enlever »», a-t-il assuré.
Le libéral André Fortin est plus catégorique. «Le gouvernement du Québec a introduit un amendement qui lui donnera le droit de retirer unilatéralement le statut bilingue d’hôpitaux et de centres de santé dans la province», a-t-il lancé vendredi. Il demande au ministre de simplement retirer cet article du projet de loi 15.
«The Gazette» rapportait vendredi que le Quebec Community Groups Network condamnait cet amendement qui, selon l’organisation, révoquerait le droit aux services de santé dans une autre langue que le français.
Le projet de loi 15 fait 300 pages et contient près de 1200 articles. Christian Dubé a tout de même dû admettre qu’il ne comprenait pas l’amendement. «On est rendu à 1200 articles. (…) Je l’ai pas compris celui-là. Je n’ai pas compris le détail», a-t-il indiqué.
«L’opposition fait un très bon travail. Ils ont posé une question et j’ai dit: »Je vais vérifier »», a-t-il ajouté.
L’amendement en question a été introduit mardi avant d’être suspendu afin d’en clarifier la portée réelle.
Alors qu’il reste une semaine avant la fin de la session parlementaire, les partis d’opposition craignent que le ministre Dubé – qui a régulièrement dit vouloir voir sa réforme adoptée avant Noël – impose le bâillon.