Les grandes villes, un défi à relever pour les conservateurs, selon Danielle Smith

OTTAWA — Que ce soit en Alberta ou ailleurs, les conservateurs doivent apprendre comment obtenir l’appui des électeurs dans les plus grandes villes, a déclaré jeudi la première ministre de l’Alberta, Danielle Smith.

Mme Smith a tenu ces propos devant des conservateurs réunis à Ottawa pour la conférence annuelle du Canada Strong and Free Network, un groupe d’action politique anciennement appelé Manning Centre.

Alors que les Albertains doivent se rendre aux urnes à l’occasion d’une élection provinciale cette année, Mme Smith a déclaré que son Parti conservateur uni avait encore du terrain à gagner dans les deux plus grandes villes de la province : Calgary et Edmonton. Les initiés prédisent une course serrée avec le Nouveau Parti démocratique (NPD) de l’Alberta.

Mme Smith a remplacé Jason Kenney en tant que cheffe du parti et première ministre l’automne dernier lorsque ce dernier a démissionné après avoir obtenu le soutien de seulement 51 % des membres du parti lors d’un vote de confiance.

M. Kenney, qui a également assisté à la conférence à Ottawa, avait fait face à un fort mécontentement avant ce vote pour sa gestion de la pandémie de COVID-19, et Mme Smith a déclaré aux gens réunis dans la salle jeudi que le parti avait perdu «beaucoup» de sa base.

Elle s’est présentée à la direction du Parti conservateur uni en promettant de renforcer la souveraineté provinciale et en courtisant les membres de la base et à d’autres qui s’opposaient aux mesures de santé publique comme les exigences de vaccination en y voyant une violation des libertés individuelles.

«La bonne nouvelle est que nous sommes enfin unis en tant que mouvement conservateur, a-t-elle déclaré. Maintenant, nous avons juste besoin de gagner un peu plus de terrain à Calgary et à Edmonton.»

Elle a parlé d’un défi pour tous les conservateurs. «Nous devons trouver comment gagner dans les grandes villes, car de plus en plus, les gens déménagent dans les grandes villes», a-t-elle fait valoir.

Cette vision des choses est partagée par les conservateurs fédéraux, dont le chef Pierre Poilievre a passé plusieurs de ses week-ends dans le Grand Vancouver et la région du Grand Toronto, des secteurs où le parti a eu du mal à gagner du terrain lors des dernières élections.

Depuis qu’il est devenu chef du parti en septembre dernier, M. Poilievre – qui a longtemps parlé d’inflation, du prix des denrées alimentaires et de problèmes liés au coût de la vie – s’est davantage attardé à la criminalité, un problème qui touche de nombreuses personnes vivant dans les villes et les banlieues.

Il a adopté ce que certains considèrent comme une politique controversée en matière de drogue, s’opposant à la pratique consistant à fournir aux toxicomanes un approvisionnement sûr en certaines substances illicites, malgré un large consensus d’experts qui affirment qu’il est nécessaire de prévenir les surdoses accidentelles d’un approvisionnement en drogues de plus en plus toxiques.

Faisant référence à des secteurs comme le Downtown Eastside de Vancouver, M. Poilievre a récemment qualifié l’approvisionnement sûr d’«expérience ratée», affirmant qu’il se concentrerait plutôt sur l’amélioration de l’accès aux lieux de récupération et de traitement.

Jeudi, Mme Smith a déclaré qu’elle croyait que la politique antidrogue du Parti conservateur uni – que M. Poilievre a présentée comme un modèle à suivre – est soutenue par des personnes vivant dans des villes comme Edmonton.

M. Poilievre, qui doit également prendre la parole lors de la conférence de jeudi, cherche aussi à accroître le soutien du parti dans les circonscriptions urbaines en incitant davantage de communautés d’immigrants et de minorités visibles à envisager de voter pour les conservateurs.