Les Forces armées canadiennes lancent une nouvelle allocation au logement

OTTAWA — Les Forces armées canadiennes (FAC) lancent une nouvelle allocation de logement qui, selon un commandant supérieur, aidera mieux les troupes qui luttent pour trouver un logement abordable tout en économisant des millions de dollars chaque année.

L’indemnité différentielle de logement des Forces canadiennes viendra compléter les revenus des membres qui doivent vivre et travailler dans des régions du pays où les coûts de location sont élevés.

Cela inclut la base des Forces canadiennes Comox sur l’île de Vancouver, où certains membres ont récemment appris qu’ils pouvaient contacter Habitat pour l’humanité s’ils avaient de la difficulté à trouver un logement.

La nouvelle allocation devrait entrer en vigueur le 1er juillet et remplacera celle déjà existante appelée indemnité différentielle de vie chère (IDVC), qui visait à compenser le coût de la vie et du travail dans des communautés particulièrement chères.

Contrairement à cette allocation, dont les taux sont gelés depuis 2009, la nouvelle allocation de logement sera liée au salaire pour aider ceux qui en ont le plus besoin, a déclaré la brigadière-générale Virginia Tattersall, directrice générale de la rémunération et des avantages sociaux de l’armée.

Le résultat est que des milliers de membres qui ne sont pas actuellement éligibles à l’allocation IDVC commenceront à recevoir l’allocation de logement, tandis que des milliers d’autres verront leur argent de l’IDVC coupé – avec une économie nette d’environ 30 millions $ par an.

«Cet avantage nous permet d’être équitables et de vraiment nous occuper de ceux qui en ont le plus besoin. C’est pourquoi ce sont davantage les rangs juniors qui en bénéficieront que les rangs supérieurs», a déclaré Mme Tattersall dans une entrevue.

Elle a ajouté que l’objectif est de s’assurer qu’aucun membre ne soit obligé de dépenser plus de 25 à 35 % de son salaire mensuel en loyer. Une société externe a été embauchée pour évaluer les prix moyens de location à proximité des bases.

Les forums en ligne destinés au personnel militaire regorgent d’histoires et de plaintes de membres des Forces armées concernant le manque de logements abordables à proximité des bases militaires où ils sont tenus de travailler.

Le problème est exacerbé par la nature cyclique des affectations militaires, car les troupes sont régulièrement obligées de se déplacer d’une partie du pays à une autre en raison des exigences opérationnelles et de la progression de carrière.

Les membres plus jeunes et moins expérimentés font face à une période particulièrement difficile dans certaines communautés telles que Comox, Victoria et Halifax, où le logement est extrêmement limité ou coûteux.

Il y a également une pénurie critique de logements sur les bases, avec des milliers de militaires et leurs familles actuellement sur des listes d’attente alors que des promesses de construire de nouveaux logements sont en grande partie bloquées au neutre.

Pour atténuer le problème, le commandant de la base locale à la BFC Esquimalt près de Victoria a commencé à laisser les nouveaux marins vivre dans leurs quartiers d’entraînement pendant des mois après la fin de leur formation initiale.

L’accent mis sur le logement plutôt que sur le coût global de la vie reflète la principale disparité des coûts de la vie dans différentes régions du pays, a déclaré Mme Tattersall, contrairement au passé où les écarts de coûts étaient beaucoup plus importants.

«Le coût de la vie en soi est relativement égal à travers le pays; la seule chose qui ressort est le coût du logement, ou l’abordabilité du logement», a-t-elle souligné. 

«Et c’est pourquoi nous avons concentré les avantages sur cette question, car cela semble être le véritable défi pour nos membres», a-t-elle ajouté.

Le fait de lier la nouvelle aide au logement au salaire permettra à ceux qui ont vraiment des difficultés de recevoir l’aide dont ils ont besoin tout en réduisant les dépenses, a poursuivi la générale. Les membres des Forces armées vivant dans des logements militaires ne seront pas non plus admissibles.

La nouvelle allocation de logement coûtera environ 150 millions $ par an, contre 180 millions $ pour l’allocation IDVC. 

Mme Tattersall a expliqué qu’il était nécessaire de trouver le juste milieu en termes de prise en charge des membres, il fallait également s’assurer que du respect de l’enveloppe de financement qui avait été autorisée

L’armée estime qu’environ 28 000 membres des Forces armées seront admissibles à la nouvelle allocation de logement, ce qui représente environ 6300 de plus que ceux qui reçoivent actuellement l’IDVC. 

Cependant, environ 7700 membres qui recevaient l’allocation existante seront coupés. Alors que l’armée affirme que la plupart d’entre eux vivent déjà dans des logements militaires ou ont des salaires plus élevés, cette décision est susceptible de susciter des plaintes.