La demande de financement de Marineland est «inappropriée», selon Joanne Thompson
MONTREAL — La ministre des Pêches, Joanne Thompson, estime que la demande de financement d’urgence de Marineland, faite dans une lettre avertissant que 30 bélugas du parc seraient euthanasiés sans cela, était «inappropriée».
L’attraction touristique de Niagara Falls, en Ontario, a présenté sa demande vendredi, avec une date limite fixée à mardi, après que Mme Thompson a refusé à Marineland les permis nécessaires au transfert des derniers bélugas captifs du Canada vers un aquarium en Chine.
Marineland a indiqué être lourdement endettée, manquer rapidement d’argent pour nourrir et soigner les baleines et avoir besoin d’une injection immédiate de fonds.
Mme Thompson juge que Marineland est responsable des soins prodigués à ses bélugas restants, après la mort de 19 bélugas dans le parc depuis 2019. Le dernier épaulard du parc, Kiska, est décédé en 2023.
«La décision prise la semaine dernière de ne pas accorder les permis d’exportation des bélugas vers la Chine était fondée sur le renforcement de la Loi sur les pêches et du Code criminel en 2019, qui vise à interdire l’exploitation des bélugas», a expliqué la ministre à Ottawa.
«Franchement, il est inapproprié que Marineland réponde immédiatement avec une demande de financement fédéral», a-t-elle ajouté.
Interrogée sur la possibilité pour le gouvernement fédéral d’accéder à cette demande, Mme Thompson a répondu que «ce n’est pas la question.»
Marineland n’a pas immédiatement répondu à une demande de commentaires.
La ministre avait mentionné la semaine dernière avoir refusé les permis de transfert des baleines vers Chimelong Ocean Kingdom, car elle ne voulait pas les soumettre à un spectacle en captivité, conformément à la loi adoptée en 2019.
Marineland avait signé un accord pour expédier tous ses bélugas restants vers Chimelong, une entente qui a pris plus d’un an à être finalisée. Chimelong n’a pas répondu aux multiples demandes de commentaires.
L’organisation a depuis affirmé n’avoir aucune autre option pour déplacer les bélugas. Un sanctuaire côtier proposé en Nouvelle-Écosse n’est pas opérationnel et n’a pas reçu l’autorisation de plusieurs propriétaires fonciers d’utiliser les terres et l’océan.
Dans sa lettre adressée à Mme Thompson vendredi, Marineland a écrit que l’euthanasie serait une «conséquence directe» de sa décision de refuser les permis d’exportation des bélugas vers la Chine.
Mme Thompson a également précisé que l’Ontario a un rôle à jouer pour assurer le bien-être des animaux dans toute la province.
Un porte-parole du solliciteur général, Michael Kerzner, a indiqué que la province effectue des inspections régulières à Marineland pour garantir le respect des normes de soins.
«Nous avons fait notre part, et les inspecteurs continuent de s’assurer que Marineland respecte les normes strictes de la province», a souligné Dakota Moniz.
— Avec des informations de David Baxter à Ottawa
