Feu dans le Vieux-Montréal: pas plus de 7 personnes manquantes selon le SPVM

MONTRÉAL — Rien n’indique aux autorités affectées aux fouilles des décombres de l’immeuble du Vieux-Montréal qui a été ravagé par un grave incendie, le 16 mars dernier, que le nombre de victimes serait supérieur à sept.

Lors d’une mêlée de presse tenue en matinée, vendredi, l’inspecteur David Shane, du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), a confirmé que le bilan dont dispose le corps policier fait toujours état de sept disparitions.

Quatre cadavres ont à présent été retirés de l’immeuble, mais un seul a été formellement identifié, celui de Camille Maheux, une photographe âgée de 76 ans qui résidait dans l’immeuble.

«On a vraiment révisé l’ensemble du dossier et il n’y a aucun élément qui nous indique qu’il pourrait y avoir d’autres victimes», a souligné l’inspecteur Shane devant les journalistes.

La veille, M. Shane avait mentionné que les enquêteurs n’excluaient pas la possibilité qu’il puisse y avoir des personnes dans l’immeuble dont la disparition n’avait pas encore été signalée au corps policier, comme des touristes qui résidaient dans un logement de façon temporaire ou des personnes isolées socialement.

«Ce n’est jamais impossible, mais les seules informations qu’on a, c’est vraiment pour les sept personnes qui manquent à l’appel. Rien n’indique qu’il y en a d’autres», a toutefois précisé l’inspecteur Shane.

Les démarches pour identifier les trois autres corps déjà extirpés se poursuivaient au Laboratoire de sciences judiciaires et de médecine légale, vendredi, tandis que les cadavres de trois autres personnes portées manquantes n’ont pas encore été localisés. La dernière découverte de victimes remonte à mercredi soir, alors que deux dépouilles avaient été sorties des décombres.

Lentement mais sûrement

À l’intérieur de l’édifice ravagé, les opérations de recherche se poursuivent malgré les difficultés posées par la quantité de débris et l’instabilité de la structure. Il y a toujours des éléments qui causent des problèmes de sécurité pour le personnel, selon le chef de division Martin Guilbault, du Service de sécurité incendie de Montréal.

Les équipes ont toutefois pu retirer jeudi de nombreux éléments de structure, dont des poutres d’acier et des pièces du toit, grâce à l’arrivée d’une deuxième grue en renfort sur les lieux. L’arrivée de cette deuxième grue a permis «d’augmenter la cadence» sur le site, a souligné M. Guilbault.

Cependant, puisque le toit et certains étages se sont effondrés, il est naturel que les opérations prennent de plus en plus de temps à mesure que les équipes s’aventurent plus profondément dans les débris, a reconnu le chef de division des pompiers.

«Si on calcule que les débris sont descendus dans le bâtiment, naturellement ça demande plus de travail manuel et avec les outils mécaniques, a-t-il mentionné. C’est pour ça que l’arrivée de la deuxième grue facilite beaucoup le travail, parce qu’on peut mettre plus de gros débris à l’intérieur du panier pour les sortir.»

Par ailleurs, les pompiers croient désormais être en mesure de sauvegarder la façade de l’immeuble patrimonial incendié, qui a été construit à la fin du XIXe siècle.

«Engagés jusqu’au bout»

Les opérations de vendredi prévoient une nouvelle augmentation de la cadence de retrait des décombres d’éléments de structure de l’édifice situé à l’intersection de la rue du Port et de la Place d’Youville.

Malgré l’arrivée de la fin de semaine, l’inspecteur Shane, du SPVM, a assuré qu’il n’y aura «pas de relâchement» pour les équipes de recherche. «Il n’y a pas de fin de semaine pour eux», a-t-il tranché.

L’enquête policière se poursuit pour identifier la cause de l’incendie, mais aucun nouveau détail n’a été révélé à ce sujet vendredi.

«Une enquête sur un incendie, ça commence toujours très très large. Quand il y a des éléments criminels et qu’il y a des décès, c’est la police qui est en charge de l’enquête. On évalue toutes les options et nos procédures font en sorte que si l’on trouve un élément ou un autre, on va être capable de l’utiliser pour conclure sur la cause de l’incendie», s’est-il contenté de dire.

Le SPVM a également annoncé qu’il mettait fin à la tenue quotidienne de mêlées de presse pour dresser une mise à jour des opérations. Le corps policier a indiqué que dorénavant, des conférences de presse ne seront tenues qu’en cas d’avancée majeure dans les recherches.

«Mais soyez assurés qu’on va continuer de déployer tous les efforts requis afin de retrouver toutes les personnes qui manquent à l’appel et pour déterminer les causes et circonstances de l’incendie tragique», a conclu l’inspecteur Shane.