Des palmiers plantés en 2018 à Halifax n’ont pas survécu au climat nordique
HALIFAX — Une expérience pour le moins audacieuse amorcée il y a six ans afin de déterminer si des palmiers pouvaient survivre au climat plutôt nordique d’Halifax a pris fin ce printemps, après la mort des deux derniers survivants.
La Ville d’Halifax avait planté en 2018 neuf palmiers dans quatre parcs de Dartmouth, en banlieue, en choisissant des variétés connues pour pousser dans des climats plus septentrionaux de l’Asie ou en haute altitude, comme dans le nord de l’Inde.
On a ainsi planté en 2018 des palmiers à chanvre et des palmiers Chusan miniatures, originaires de certaines régions d’Asie, des yuccas filamenteux, du sud des États-Unis, et des arbres à laque, originaires d’Amérique du Sud.
«Nos hivers se sont avérés un peu trop difficiles pour eux, a déclaré le porte-parole de la Ville, Ryan Nearing. Il y a eu un petit succès, certains d’entre eux ayant au moins survécu à quelques hivers.»
Cinq des neuf arbres sont morts à la fin de l’hiver 2022, malgré les diverses mesures adoptées pour tenter de les protéger. On a par exemple entouré le tronc de grillage ou de caisses en bois, et certaines feuilles ont été retirées des arbres et replantées dans des serres pendant l’hiver pour voir si cela pourrait les préserver un peu plus, a expliqué M. Nearing.
Deux palmiers étaient déjà morts au début de l’expérience et ont ensuite été remplacés, mais même ces arbres n’ont pas survécu au climat d’Halifax. Le décès des deux derniers survivants – des palmiers à chanvre – a été constaté en avril.
M. Nearing souligne que même si aucune nouvelle expérience n’est prévue avec des palmiers, la Ville continue de chercher des moyens d’introduire de la biodiversité dans ses espaces verts.
«Nos horticulteurs municipaux dans nos serres explorent toujours de nouvelles espèces qui pourraient être introduites», a-t-il déclaré.
Halifax a connu certains succès avec des espèces exotiques telles que des plants de café et d’ananas. Au cours de l’été 2018, un agave qui avait été cultivé dans une serre municipale a réussi à fleurir brièvement dans les célèbres jardins publics de la capitale néo-écossaise.
Par ailleurs, des palmiers ont été cultivés avec succès à Vancouver, où les températures moyennes sont tout de même plus douces que dans la plus grande ville du Canada atlantique.
Lord Abbey, professeur agrégé d’horticulture à l’Université Dalhousie, admet que l’idée était bonne, mais risquée.
«Certains palmiers peuvent survivre à des températures aussi basses que -10 degrés Celsius, mais c’est plus difficile dans un climat comme celui de la Nouvelle-Écosse, où les températures peuvent descendre encore plus bas et où il y a d’importantes variations», a expliqué le professeur Abbey.
Il rappelle que les palmiers peuvent survivre dans les zones cotées de sept à 11, alors que la région d’Halifax est classée zone six.