Un Noël traditionnel à l’île Maurice

NOËL. Linda Dorasamy, nouvellement titulaire de la citoyenneté canadienne, est originaire de la République de Maurice. En cette période des Fêtes, elle nous partage ses souvenirs de Noël de son pays natal. Une incursion au sein de cette culture insulaire au large du continent africain.

Résidente de la Beauce depuis quatre ans, Mme Dorasamy est mère de deux enfants. Elle a décidé de s’établir dans la région pour rejoindre son époux, lui aussi Mauricien, déjà à l’emploi d’une entreprise d’ici. La quadragénaire travaille avec l’équipe de Beauce Média, propriété d’Icimédias.

Noël mauricien

Le peuple mauricien célèbre un Noël à la manière traditionnelle. Certes, l’influence occidentale des dernières décennies a considérablement « modernisé » les décorations et autres aspects ornementaux. « La télé a eu beaucoup d’influence sur nous. On a commencé à faire la même chose qu’on y voyait ».

Noël a une symbolique amplement plus religieuse là-bas qu’en Amérique du Nord. Pour eux, le 25 décembre est tout d’abord la naissance de Jésus-Christ. Une très forte majorité de chrétiens se rendent à l’église le soir de Noël pour assister à la messe de 19 h. Il n’est pas rare que l’espace à l’intérieur du bâtiment soit à son comble lors des célébrations liturgiques. « Les messes sont plus longues qu’à la normale lors du 25 décembre ».

Contrairement à ici, les Mauriciens installent leurs décorations la semaine avant Noël. Le conifère utilisé comme arbre du temps des Fêtes est généralement le pin. Il est très important de mettre une crèche, recouverte d’un coton blanc représentant la neige, sous le sapin de Noël.

Les cadeaux sont principalement offerts aux enfants. Il s’agit d’un moment pour eux, beaucoup plus que pour les adultes. Les familles attendent minuit ou le matin du 25 décembre pour développer les cadeaux. Les gens se visitent entre eux pendant cette période de réjouissance. Ils prennent le temps de s’asseoir à la table pour manger ensemble. Le repas peut durer longtemps et est composé de plusieurs amuse-bouche.

Jour de l’An

Au réveillon du jour de l’An, le 31 décembre en soirée, les gens allument des pétards partout sur les îles. Ils écoutent du séga, un genre musical et une danse traditionnelle originaire de l’île Maurice. La journée du 1er janvier, les Mauriciens mangent traditionnellement du poisson. La vie « normale » reprend ses droits vers le 15 janvier, alors que les institutions publiques recommencent à offrir des services.

Un treizième mois

Il existe dans leur culture un treizième mois, non pas au calendrier, mais sur le plan des salaires. En effet, les travailleurs mauriciens reçoivent avant le temps des Fêtes un montant d’argent équivalent à un mois de salaire. Ils l’utilisent pour magasiner leurs emplettes de Noël et refaire une beauté à leur maison. Un peu comme notre ménage du printemps, ils nettoient et embellissent leur résidence entre Noël et le jour de l’An.

Les commerces restent ouverts jusqu’à minuit les 23 et 24 décembre et jusqu’à 13 h le jour de Noël.