Saint-Joseph dans la mire d’Énergir

Énergir Développement souhaite développer des installations de biométhanisation au Québec et le secteur de Saint-Joseph fait partie des endroits visés.

Directeur exécutif chez Énergir, Jean-François Jaimes explique que le projet vise essentiellement à transformer différentes matières et résidus agricoles en gaz naturel. « L’objectif est de prendre la matière végétale, les lisiers et les fumiers majoritairement, puis convertir ces matières pour extraire le méthane que nous allons ensuite purifier pour le transformer en gaz naturel renouvelable. Ce gaz sera ensuite injecté dans le réseau d’Énergir. Un autre produit fait à partir des résidus sera une matière fertilisante qui sera retournée aux agriculteurs. Autrement dit, on prend le lisier des fermiers et on leur retourne une matière fertilisante enrichie en termes de potentiel. »

M. Jaimes y voit un bel avantage pour les agriculteurs, mais aussi pour les communautés en général. « Ce sera bénéfique pour les agriculteurs, car on viendra réduire leurs coûts de fertilisants, ensuite, il y aura inévitablement une réduction des odeurs, car ce qui sortira de l’usine sera beaucoup moins odorant qu’un lisier traditionnel. Enfin, ces projets-là donnent des effets positifs et une réduction des gaz à effet de serre, le méthane étant récupéré à l’usine et le gaz naturel produit sera renouvelable. »

Cette proximité d’une usine de biométhanisation a d’ailleurs commencé à soulever certaines craintes dans la communauté à Saint-Joseph. M. Jaimes a tenu à rassurer les gens relativement aux odeurs. « Il y a inévitablement une réduction, car nos procédés sont très matures en terme technologique. Nos systèmes de contrôle des odeurs sont très sophistiqués. On aura l’occasion d’expliquer davantage notre projet dans le futur. »

Séances d’information

L’entreprise avait convié les agriculteurs à quatre séances d’information au début du mois d’août. Ces rencontres étaient toutefois ciblées et ne visaient que les producteurs. « On voulait d’abord rencontrer ces gens-là pour leur présenter le projet. Le projet est à ses premiers pas et nous avions besoin de nous imprégner de la communauté agricole locale. Une rencontre avec la population en général viendra d’ici la fin de l’année assurément. »

La participation à ces rencontres a été très bonne, illustre le maire, Serge Vachon. « C’était pour aller chercher de l’information d’abord, et de très bonnes questions ont été adressées. Le projet semble avoir été très bien perçu par les agriculteurs. Nous l’avons déjà mis dans nos priorités dans l’espoir que tout fonctionne bien. »

Il estime que le projet sera avantageux pour l’ensemble de la communauté. « À Saint-Joseph, notre bilan environnemental est tout de même positif. Beaucoup de travail a été fait par la Ville dans le passé pour une réduction des déchets des particuliers et nous sommes assez performants dans la région. Beaucoup d’éducation a été faite et notre écocentre fonctionne très bien. Quand un projet comme celui-là se pointe, on se doit de voir cela d’un bon œil. »

M. Jaimes assure que des rencontres avec l’ensemble de la population d’ici la fin de l’année. Le scénario le plus optimiste optimiste peut permettre d’estimer une mise en service d’ici 2027. « S’il n’y a pas d’enjeu d’ingénierie, technique ou environnemental, on parle d’environ trois ans comme cycle de développement. Si tout va bien, on pourrait mettre en service l’usine à la fin de 2026 ou début de 2027, sauf qu’on veut bien faire les choses. On sent un certain support de la communauté et des agriculteurs à ce moment-ci.

Énergir fait équipe avec une entreprise du Danemark, Nature Energy, qui se sont conjointement engagés à élaborer et à mettre en œuvre jusqu’à 10 projets au Québec, dans des régions à forte densité agricole. Nature Energy sera responsable de la conception et de l’exploitation des installations, tandis qu’Énergir contribuera à leur construction et à leur développement.