Maison des jeunes : est-ce utile en 2025 ?

COMMUNAUTAIRE. À l’ère d’Internet et autres appareils intelligents, les maisons des jeunes (MDJ) en 2025 ont-elles encore leur utilité ? Nous avons rencontré les responsables ainsi que des jeunes des MDJ L’Utopie de Sainte-Marie et Beauce-Centre pour connaître la réponse.

Oui, ces lieux de rencontres entre les jeunes ont encore toute leur raison d’être. Pour plusieurs adolescents, elles représentent un endroit essentiel dans leur vie personnelle. Les MDJ en proposent un à leur clientèle, un espace sécuritaire où chacun peut s’épanouir.

Mission

En général, la mission des maisons des jeunes est de favoriser l’apprentissage de la vie communautaire ; faire l’apprentissage de la démocratie et de ses mécanismes ; ainsi que favoriser la prise en charge et l’autonomie chez les jeunes en commençant par leur temps de loisir.

De plus, les MDJ permettent aux jeunes d’améliorer la capacité d’avoir de meilleures relations interpersonnelles avec leur entourage ; permettent aux jeunes d’être mieux outillés pour diriger leur vie ; favorisent l’engagement des jeunes dans la vie de leur communauté ; ainsi que défendent et font la promotion des droits des jeunes.

Témoignages

Âgé de 17 ans, Matthew Parent-Reinhardt fréquente la MDJ L’Utopie de Sainte-Marie depuis quatre années. Pour lui, il s’agit d’un lieu confortable lui offrant l’opportunité de rencontrer des amis et faire de nombreuses activités.

« Je m’implique beaucoup », avoue celui qui siège maintenant sur le conseil d’administration de l’organisme.

La fréquentation de cette MDJ est d’une dizaine de jeunes lors de certaines journées spéciales dans l’année. En temps normal, il y a toujours quatre ou cinq jeunes à profiter des services lors des heures d’ouverture.

Matthew souligne que les intervenants font une réelle différence dans leur vie. « Dans quelques mois, j’aurai 18 ans, ça m’affecte, je suis triste », dit-il, en référence à la limite d’âge obligatoire. Il ne veut pas que les MDJ ferment, car la conséquence serait épouvantable pour les jeunes.

« Les jeunes d’aujourd’hui seront les adultes de demain », lance-t-il.

Sabryna Goulet, de Saint-Simon-les-Mines, est une élève à la polyvalente Saint-François de Beauceville. L’adolescente de 15 ans fréquente le point de services de la MDJ Beauce-Centre, situé à l’intérieur de l’établissement d’enseignement secondaire, lors de ses pauses et sur l’heure du midi. L’endroit lui permet de s’échapper un peu ou de réviser ses leçons.

« Je me sens remplie lorsque j’y vais », reconnaît-elle.

Elle s’est créé des amitiés à travers ses moments à la MDJ. Elle ne veut pas que l’organisme ferme, car Sabryna ne sait pas où elle pourrait aller. De plus, elle aimerait que les subventions continuent, car cela permet de garder les employés.

« On s’est attaché, on leur a fait confiance. S’ils partent ou sont remplacés, on sera tout déstabilisé », craint-elle.

L’adolescente conseille aux jeunes de laisser une chance aux MDJ. « Essaie ! Vas-y deux ou trois fois. Si tu n’aimes pas ça fine mais tu dois donner une chance ».

Direction

Les directrices des maisons des jeunes L’Utopie, Valérie Lefebvre, et Beauce-Centre, Véronique Gilbert, sont fières d’offrir leurs services aux jeunes. « Internet n’a pas changé le contact humain, on a besoin de cela », disent-elles.

La MDJ L’Utopie, située à Sainte-Marie, compte cinq employés (temps plein et partiel) et offre le travail de rue. Elle reçoit notamment des subventions gouvernementales grâce au Programme de soutien aux organismes communautaires.

Du côté de la MDJ Beauce-Centre, les points de services sont situés à Saint- Joseph-de-Beauce (école secondaire Veilleux), Beauceville, Saint-Victor, Tring-Jonction et Saint-Odilon-de-Cranbourne. Neuf employés travaillent pour l’organisme communautaire.

La MDJ Beauce-Centre rejoint près de 700 jeunes annuellement, surtout par ses points de services dans les établissements d’enseignement secondaire. Les maisons des jeunes demandent la reconnaissance de leur travail et davantage de financement afin de poursuivre leur mission.