La pluie de mai retarde les semences
AGRICULTURE. Entre le 1er et le 31 mai, les différents secteurs en Chaudière-Appalaches recevaient de 100 à 135 mm de pluie. Ce printemps très humide a causé quelques problèmes de semis aux agriculteurs maraîchers, qui prennent toutefois la chose avec philosophie.
Au Jardinier Huard, à Saint-Joseph-de-Beauce, les premières fleurs fraisières étaient particulièrement mises à mal. L’entreprise a vécu quelques problèmes en transplantant ses tomates.
« Nos terres étaient tellement humides que les tracteurs callaient. Il y avait également du gel. Nos toiles et l’irrigation ont sauvé les plants », affirme l’administratrice Linda Huard, les pertes alimentaires demeurant limitées.
Cultivant aussi plusieurs types de légumes, Jardinier Huard effectue des semis par étapes. « On est d’une à deux semaines en retard. L’autocueillette devrait commencer en juillet. Nous espérons ne pas avoir à replanter notre maïs ou que des semences pourrissent », dit-elle, ajoutant que ces retards causent un surplus de travail aux employés.
La Ferme le Versant Fruitier, à Sainte-Claire, cultive plus d’une vingtaine de variétés en fruits et légumes. Les paniers fermiers maintiendront leur fraîcheur selon Maggie Morissette, copropriétaire de l’entreprise, qui mentionne n’avoir perdu que quelques plants jusqu’ici.
« En général, tout pousse normalement. Il suffit de travailler différemment quand les conditions ne sont pas idéales. Il y a la météo, mais ça dépend aussi de la texture du sol et où se déroulent les plantations. Comme notre ferme est en hauteur, on a moins senti la pluie et le froid. En agriculture, ça prend de la résilience », estime Mme Morissette.
Assurance ajustée
En raison des fortes pluies le mois dernier, la Financière agricole du Québec a prolongé ses dates de fin des semis, en y ajoutant de cinq à dix jours supplémentaires selon les cultures. Son programme Assurance récolte (ASREC) protège les récoltes des membres contre les risques associés aux conditions climatiques et phénomènes naturels incontrôlables. Cela inclut notamment les excès de pluie, d’humidité, de vent et de chaleur.
« Chaque culture possède sa date limite selon les normes agronomiques. On doit fixer des barèmes clairs, car tous les contribuables paient pour rembourser les récoltes perdues », indique Denis Bérubé, directeur régional de la FAQ, qui publie annuellement un bilan des réclamations.
À la Ferme G. Pomerleau de Saint-Georges, le copropriétaire Robert Pomerleau rappelle que la saison maraîchère 2024 était plus hâtive. « On revient vers la normale cette année. Chez nous, c’est surtout le manque de soleil qui retarde certaines pousses. Il ne faut pas non plus que ce soit la sécheresse pour le reste de l’été. Tout est une question d’équilibre », conclut ce dernier.
