Biométhanisation à Saint-Joseph: le projet avorte
AGRICULTURE. Il n’y aura finalement pas de projet d’usine de biométhanisation à Saint-Joseph, du moins dans sa forme actuelle, l’entreprise Nature Energy et son partenaire, Énergir, ayant constaté la difficulté d’atteindre la rentabilité d’un tel projet.
La nouvelle était prévisible, puisqu’après une révision de son plan d’affaires, Shell, l’entité qui détient maintenant Nature Energy, a choisi de se retirer du marché du gaz naturel renouvelable (GNR) au Canada, il y a quelques mois, délaissant du même coup des projets que l’entreprise entendait réaliser avec Énergir Développement pour le Québec.
Le maire de Saint-Joseph-de-Beauce, Serge Vachon, a confirmé que l’entreprise s’était retirée de l’aventure. « C’est la vérité. L’entreprise avait signé une intention d’achat du terrain et qui avait été reportée jusqu’en juin dernier. Nous n’avons pas renouvelé l’entente considérant que Nature Energy avait perdu des partenaires en cours de route ».
Du côté d’Énergir, on ne ferme pas la porte à revenir en Beauce explorer un projet similaire, sauf que les énergies du moment seront surtout dirigées vers Farnham, en Estrie, où un premier projet est déjà bien entamé, indique Laura-Michelle Marcogliese, conseillère aux affaires publiques et développement chez Énergir.
« C’est sur lui qu’on se concentre pour le moment. Par contre, la Beauce nous intéresse encore beaucoup et si un deuxième projet se dessine ce serait à Saint-Joseph. Le projet est donc sur la glace et ça ne veut pas dire qu’il ne verrait pas le jour ».
La construction de l’usine de biométhanisation aurait été réalisée dans le parc industriel de Saint-Joseph situé en bordure de l’autoroute 73 et une mise en opération était souhaitée en 2027. Cette proximité d’une usine de biométhanisation avait éveillé certaines craintes dans la communauté. Des citoyens, particulièrement des agriculteurs, s’étaient alors exprimés lors d’assemblées publiques tenues à cet effet.
Or, pour alimenter chaque usine, Nature Energy doit recueillir 700 000 tonnes d’intrants, essentiellement constitués de déjections animales. Même s’il y a d’importants élevages au Québec, certaines personnes affichent un doute sur les capacités du marché à alimenter une usine sous un modèle d’affaires similaire. « Le modèle chez Nature Énergie était intéressant en raison des économies d’échelle qu’il permettait. C’est encore le modèle qu’on prend pour Farnham. Comme le projet à Saint-Joseph est sur pause, c’est difficile de confirmer la chose ou non », ajoute Mme Marcogliese.
