Une ancienne employée municipale accusée de fraude

Odette Poulin, ex-directrice générale de la municipalité de Saint-Louis-de-Gonzague, a comparu le mardi 20 septembre dernier au Palais de Justice de Saint-Joseph afin de faire face à deux chefs d’accusation, soit abus de confiance et usage de faux documents.

Il faut mentionner qu’un contrat de réfection de la façade de l’Hôtel de Ville (pour environ 270 000 $) était à l’étude à la municipalité. Or, la loi stipule que tout contrat de plus de 25 000 $ doit passer par un processus d’appel d’offres, mais qu’en bas de cette somme, les élus peuvent requérir les services de l’entrepreneur de leur choix.

Dans le présent cas, Odette Poulin aurait d’abord payé deux factures (30 septembre 2013 et 1er janvier 2014) à l’entrepreneur Michel Rodrigue, 51 ans de Saint-Prosper. Voyant qu’une troisième facture aurait fait dépasser la limite prévue par la loi, la dame de 57 ans aurait demandé à un autre entrepreneur, Jean-François Paré, 44 ans de Saint-Prosper, d’accepter le paiement des coûts pour M. Rodrigue. Le stratagème a pourtant été détecté par l’Unité permanente anticorruption (UPAC).

Ainsi, Odette Poulin et Michel Rodrigue connaîtront la date de leur procès le 21 octobre prochain. Quant à M. Paré, il a plaidé coupable à l’infraction reprochée devant le juge Jean Asselin. « Je n’ai pas fait ça dans l’intention de nuire. C’est un peu de l’insouciance », a commenté l’accusé. Quant à M. le juge, il a pris le temps d’expliquer que depuis la commission Charbonneau, on demande aux cours de se montrer particulièrement sévères dans les cas de corruption. Cependant, dans les circonstances, il a accordé l’absolution inconditionnelle à Jean-François Paré contre un don de 1000 $, celui-ci au bénéfice du Centre d’aide aux victimes d’actes criminels (CAVAC).

Rappelons que Odette Poulin a été directrice générale entre 2011 et 2015. En fin de mandat, ses relations avec la mairesse Sylvie Lajoie, élue en 2013, n’étaient pas au beau fixe, amenant l’accusée à un long congé de maladie. D’ailleurs, l’ambiance générale au conseil en était un de conflit perpétuel conduisant la mairesse et la directrice par intérim à remettre leur démission en février 2015, suivies peu de temps après par celle du conseiller Gaston Bélanger.