Des armes saisies à Saint-Joseph réveillent une vieille question
FAITS DIVERS. Le mardi 1er octobre dernier, les agents du bureau de Charny de la Fraternité des constables du contrôle routier du Québec (FCCRQ) ont saisi à Saint-Joseph-de-Beauce un pistolet 9mm chargé, une carabine de chasse, une arme d’assaut de type AR-15 de même que plusieurs centaines de munitions et chargeurs. Dans le présent cas, l’homme intercepté a collaboré avec les agents. Mais, puisque ceux-ci ne sont pas armés, que se serait-il passé si l’individu avait décidé qu’il résistait à son arrestation?
Le 1er octobre, l’homme dans la quarantaine avait été intercepté vers 13 h 30 sur l’autoroute 73, car son semi-remorque avait un feu de freinage défectueux et parce que le tracteur qu’il transportait semblait mal arrimé. Il faut mentionner que ses armes étaient légales. Toutefois, en janvier 2020, il devra se présenter au Palais de Justice de Saint-Joseph pour possiblement y être accusé d’entreposage négligent.
« On ne sait pas si la personne qu’on arrête est criminalisée. S’il décide qu’il ne retourne plus “en dedans”, nous autres, on est comme tout nu… », est inquiet Éric Labonté, président de la FCCRQ, d’autant plus que le support de la Sûreté du Québec avait pris 30 minutes à obtenir.
Dans le même ordre d’idées, il y a deux semaines, un camion rempli d’explosifs a été intercepté à Stoneham. « Il aurait pu arriver un événement vraiment tragique. […] Quand deux événements arrivent le même mois, ça regarde mal. C’est signe qu’un incident très grave pourrait arriver », craint-il, en dénonçant le mutisme des autorités du secteur. « Ils jugent que notre travail est assez dangereux pour porter un gilet pare-balles, mais pas assez pour porter une arme… », est-il sarcastique.
Également, un camionneur, qui transportait une arme il y a une dizaine d’années à Rouyn-Noranda, a littéralement décidé de foncer sur les contrôleurs routiers. « S’ils avaient été armés, ils auraient pu se défendre », soutient le président.
M. Labonté a rappelé ici qu’une demande en ce sens est en attente depuis une vingtaine d’années à la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CSST). « Nous ne voulons pas jouer au cowboy, c’est une question de sécurité. On va se servir de tous les recours possibles », dit-il.