Harfang offre leur répertoire
MUSIQUE. Harfang a donné un concert privé dans une grange de la Beauce le vendredi 11 août.
Une aura de mystère voilait la venue d’Harfang en Beauce. Aucune publicité n’annonçait leur passage. Seul le nom de la municipalité apparaissait sur la liste des villes où le groupe allait être en tournée.
Ce n’est qu’après quelques appels que notre journaliste a finalement trouvé où se trouvait le concert. Et, pour le bonheur des lecteurs, il vous offre de l’intérieur ses impressions sur ce concert privé.
Les cinq membres du groupe Indy-rock Harfang ont pris place au deuxième étage d’une grange à l’ambiance captivante. Des pochettes de vinyles calfeutraient le plafond. Des candélabres diffusaient une lumière timide. Des chapeaux s’alignaient entre chacun des chevrons du toit. Une audience d’environ 30 personnes s’était déplacée pour Harfang. Certains étaient des voisins, d’autres, des collaborateurs ou amis du groupe. «C’est pratiquement ma deuxième maison. Quand je suis arrivé tantôt, j’ai fait home: sweet home», rigole Samuel Wagner, chanteur d’Harfang.
Douceur et puissance
Harfang a aligné trente concerts au Québec depuis la sortie de leur deuxième album en janvier, «Laugh away the sun». Une marque distinctive se dégage de leurs compositions. L’enveloppante voix de tête de Samuel Wagner te transporte aisément dans un lieu où tous les sentiments amoureux sont exacerbés, déchirants.
Même si on ne distingue pas toujours les paroles au travers des mutations du syntoniseur, la douleur, la tristesse, l’espoir sont tous perceptibles. C’est un peu comme entendre la réverbération de sa propre mélancolie. Une intense concentration se dégage d’Harfang. Le visage crispé d’Antoine Angers se superpose aux yeux fermés de Samuel Wagner, tandis que le jeu de Mathieu Rompré se fait ici discret, tantôt plus intenses. Tout concourt à montrer une palette d’émotion.
À chaque chanson, le public répondait par une vague d’applaudissements. Harfang a fini par épuiser son répertoire, passé onze heures, pour revenir quelques minutes plus tard, avec trois autres compositions et un «cover». Ils ont tout donné, jusqu’à s’hasarder à interpréter Bon Iver.
Ce qui est un peu ironique car, un peu plus tôt en entrevue, les membres du groupe se sont dits heureux du fait qu’ils commencent à ne plus se faire comparer à Bon Iver ou Radiohead.
«Il y a des groupes qui commencent à se faire comparer à nous. C’est notre plus grand plaisir, parce qu’on est un peu tanné de se faire comparer», explique le bassiste, Alexis Taillon-Pellerin.
«On n’est pas du genre à utiliser des trucs préétablis. On reste vrai avec nous-même, avec la musique que l’on veut, a expliqué Samuel Wagner. La musique a des racines folk, mais on aime mélanger les styles avec un peu de Soul et de la musique électronique au travers.»
Harfang roule sa bosse depuis 2013. Le groupe a surtout commencé lorsque Samuel Wagner a fait un appel sur Facebook. «Depuis ce temps-là c’est l’amour passionnel», a-t-il ajouté.
Harfang est composé de Samuel Wagner, voix et guitare, Antoine Angers deuxième chanteur et guitariste, David B. Tremblay à la guitare électrique, Alexis Taillon-Pellerin à la basse et le drummer Mathieu Rompré.
Pour suivre Harfang. Leur prochain concert dans la région se tient le 7 octobre, au Vieux Bureau de poste de Lévis.