Une centaine d’organismes de Chaudière-Appalaches grognent
Des représentants d’une centaine d’organismes ont participé à la Caravane du communautaire de Chaudière-Appalaches, le lundi 2 novembre dernier. Partis de Saint-Jean-Port-Joli, ils ont arrêté à Lévis, Saint-Malachie et Sainte-Marie afin de dénoncer le sous-financement et les compressions budgétaires dont ils se disent victimes.
« C’est rare que les organismes communautaires descendent dans la rue et ce n’est pas par plaisir qu’on le fait », a prononcé François Décary, directeur de l’Association coopérative d’économie familiale. Entre autres, M. Décary s’inquiète des mesures d’austérité qui affectent toujours les gens les plus vulnérables et qui semblent principalement destinées à faire des économies à court terme, sans mesurer les conséquences à long terme. « Les organismes font réaliser d’immenses économies au gouvernement. Sans nous, l’État croulerait encore plus sous les dettes », a-t-il lancé, en ajoutant qu’une maison des jeunes coûte moins cher à la société qu’une prison.
Évelyne Jamet du Centre-Femmes La Jardilec a pour sa part soulevé que 53 % de son financement est gouvernemental. En résultat: ils sont déjà obligés d’aller chercher des fonds ailleurs, plusieurs organismes sont forcés de fermer leurs portes l’été, et le salaire moyen des employés d’un organisme est de 15 $ de l’heure. « Cinq travailleurs communautaires gagnent moins qu’un seul médecin. On y va toujours en nivelant vers le bas. C’est le filet social qui s’en va », dit-elle.
Dans cet ordre d’idées, Mme Jamet s’indigne du fait que le gouvernement continue de prendre le parti des grandes entreprises et des plus riches, au détriment des plus pauvres, des femmes et de la classe moyenne en général. « Le gouvernement a les moyens de financer adéquatement les organismes communautaires, tout comme les services publics et les programmes sociaux. C’est une question de choix, et surtout il continue d’ignorer les alternatives fiscales, des mesures qui permettraient d’aller chercher plus de 10 milliards de dollars annuellement! »
Par voie de communiqué, Diane Chatigny, directrice de l’organisme le Murmure, a indiqué que son financement a augmenté de 0.9 %, l’an dernier. « Le coût de la vie nous dépasse et nous ne pouvons plus suivre les exigences des demandes qui ne cessent d’augmenter. L’équipe de travail ne peut plus accroître la cadence sans mettre en péril sa propre santé », a-t-elle mentionné.
Les organismes réclament donc du gouvernement du Québec qu’il respecte sa parole pour l’augmentation de 225 M$ en mission globale, qu’il indexe annuellement les subventions pour suivre l’augmentation du coût de fonctionnement, qu’il mette un frein aux compressions budgétaires, qu’il respecte l’autonomie des organismes et qu’il reconnaisse leur travail comme moteur de progrès social.
Pour obtenir davantage d’informations, visitez le http://repac.org.