Fondation Marguerite-Jacques: la petite poussée
SAINT-JOSEPH. Pour qu’un oisillon apprenne à voler, il lui faut parfois une petite poussée pour l’encourager à sauter du nid. Depuis 40 ans maintenant, la Fondation Marguerite-Jacques offre cet encouragement en distribuant des bourses aux étudiants en musique qui fréquentent l’École secondaire Veilleux de Saint-Joseph-de-Beauce. À ce jour, une cinquantaine d’artistes en herbe s’est partagée plus de 47 000 $.
« Depuis 40 ans, nous croyons à la culture. La pandémie a montré que la musique est vraiment un plus dans la vie de tout le monde. Elle a été un outil de combat de notre résilience. La créativité et les arts, c’est un véhicule extraordinaire », a déclaré Richard Drouin, administrateur à la fondation.
Mentionnons que les jeunes intéressés ont jusqu’au 31 août pour remplir le formulaire de demande d’aide financière. À l’automne, une soirée de financement dévoilera les boursiers pour 2022.
Pas de limite
Un musicien ne sait jamais ce que le lendemain lui apportera. Le bassiste a confirmé que pour un artiste, l’encouragement d’une bourse est souvent l’étincelle qu’il faut pour se lancer sans filet.
« On a vu tout le bienfait qu’on peut faire. C’est précieux pour un jeune artiste. […] On a peut-être un petit Justin Bieber ou une petite Madonna de caché quelque part! », a-t-il lancé.
En ce qui le concerne, M. Drouin est tombé en amour avec la musique en 1969 et est entré au conservatoire de musique en 1972. « La musique m’a raccroché à l’école », a-t-il informé. A suivi une tournée, surtout dans les bars, de 1975 à 1982, et une autre de 1982 à 1990, cette fois davantage dans les festivals et événements. « Ça marchait notre affaire! », est-il nostalgique.
Dans les années qui ont suivi, Richard Drouin se souvient d’avoir eu des expériences intéressantes au sein de deux autres groupes de musique, jusqu’au jour où il a eu la chance de participer au spectacle de l’imitateur André-Philippe Gagnon à Las Vegas en 1999. Son patron n’est alors nul autre que René Angélil. Cependant, tout a dû arrêter lors des attentats du 11 septembre 2001.
En 2002, il gagne sa place dans le spectacle « Varekai » du Cirque du Soleil. Jusqu’en 2008, il aura suivi la troupe dans 52 villes, et ce, sur trois continents. « Lorsque tu commences à voyager un peu, tu te rends compte que tu n’as rien vu et que tout est possible. On vivait à 300 miles à l’heure. On n’avait peur de rien! », a-t-il raconté, en soulevant que sa fille avait débuté sa première année à Los Angeles, tandis que son garçon avait fait de même à Sydney (Australie).
À son retour au pays, il lance la concentration Musique à l’École secondaire Veilleux de Saint-Joseph (en collaboration avec Marie-Ève Hallé), avant de devenir musicien maison à La Cabane à Pierre de Frampton jusqu’en 2019 (pandémie oblige).
« J’ai donné seulement cinq spectacles depuis 2 ans. Ça fait mal au cœur, mais il faut être prêt à relever d’autres défis. Dans la vie, si vous avez une passion, vous êtes sauvés », a-t-il déclaré, en prononçant le souhait que son travail à la Fondation Marguerite-Jacques permettra aux jeunes artistes de saisir les occasions lorsqu’elles se présenteront…