D’inconnu à héros
SAINTE-MARIE. Parti de Toronto en direction de Lisbonne (Portugal) le 23 août 2001, le commandant Robert Piché pilotait un avion Airbus 330 à 39 000 pieds au-dessus de l’océan Atlantique lorsqu’il a manqué de carburant, que ses deux moteurs ont arrêté et que 70 % de l’appareil était hors service. Le tout avec 306 personnes à bord.
Le vendredi 9 février dernier, l’homme est venu raconter son expérience hors du commun au Centre Caztel de Sainte-Marie, devant les quelque 420 convives du Déjeuner de la Saint-Valentin de La Fondation Le Crépuscule.
Le thème de la conférence était: « Quand l’impossible devient réalité ». Brièvement, il a raconté tout ce qui s’est passé dans sa tête et dans l’avion lors de son aventure, et qui a fait en sorte que tout le monde a pu s’en sortir vivant.
Hasard et sang froid
Le premier élément est un incroyable facteur de chance; un détail qui s’est finalement révélé crucial. En effet, puisqu’il y avait beaucoup d’avions dans la même zone, une tour de contrôle l’avait contacté pendant que la situation était à la normale afin de lui demander de dévier sa trajectoire d’une centaine de kilomètres. En 45 ans de carrière, c’est la première et la dernière fois qu’on lui a demandé de modifier sa route. Or, sans cette demande, l’avion se serait écrasé dans l’océan.
Deuxièmement, alors que son copilote était en état de panique (mais il a très bien joué son rôle par la suite), il s’est curieusement souvenu d’un conseil que son patron lui avait donné à son premier jour de travail 28 ans plus tôt, en décembre 1973: « Si un jour tout va mal, il faut que tu prennes une décision, et si ce n’est pas la bonne, tu as le droit d’en prendre une deuxième. Tant que tu réussis à garder ton avion dans les airs, tu peux trouver une solution. »
La troisième explication de son succès a été son instinct de survie et sa poussée d’adrénaline, qui lui ont permis de demeurer alerte. Une sensation extraordinaire selon M. Piché.
Enfin, il doit une partie de sa réussite aux agents de bord, qui ont continué à travailler en équipe, et ce, alors que les passagers étaient tous convaincus qu’ils vivaient les 42 dernières minutes de leur vie. « Ce ne sont pas seulement des gens qui font des sourires et servent du café. […] La communication, quand on fait face à un problème, est très importante », a-t-il conclu, en ajoutant que ce principe est vrai aussi dans d’autres sphères de la vie.
Prochain rendez-vous
La Fondation Le Crépuscule tiendra son tournoi de golf annuel le jeudi 12 juillet prochain au Golf de Beauce à Sainte-Marie. Les coprésidents d’honneur sont Réal Bisson, maire de Vallée-Jonction, et Maïko Rodrigue d’Olymel. D’ailleurs, il est à noter que l’an prochain, le Déjeuner de la Saint-Valentin de l’organisme aura lieu en territoire valléen.