Les interventions d’arboriculteur pendant l’hiver

La croyance populaire veut que la période idéale pour la taille des arbres et des arbustes soit au début du printemps ou en été, alors que les températures chaudes amènent les arbres à croître et à développer leurs bourgeons. Il est vrai que durant la saison estivale, la cicatrisation à la suite d’une taille est plus rapide que durant les autres saisons, ce qui a comme avantage de réduire les risques d’infection. À noter également que le feuillage vert permet de rapidement identifier les branches mortes, de couleur brune, qui se détachent beaucoup plus clairement du reste du feuillage qu’en hiver ou qu’à l’automne. Mais la saison hivernale présente également des avantages pour les propriétaires qui souhaitent faire élaguer leurs arbres : en voici quelques-uns.

La dormance, une période idéale pour la coupe

Durant l’hiver, les arbres sont en dormance, c’est-à-dire que leur sève se retrouve dans leurs racines plutôt que dans leurs branches. L’avantage principal d’une coupe hivernale, c’est que la taille n’a pas d’impact sur les réserves de sève de votre arbre. Comme le bois est plus sec, il y a également moins de risques de déchirer les branches. À noter que, lorsque la taille est faite suffisamment tôt, les lésions ont le temps de s’assécher avant l’arrivée des températures chaudes.

Si, en été, repérer les branches mortes est une affaire d’enfant, l’hiver permet au contraire de bien évaluer votre arbre, de repérer les branches qui ont été cassées ainsi que les nids qu’oiseaux ou que parasites pourraient y avoir construits. Ainsi, la période de coupe recommandée pour les frênes qui sont envahis par l’agrile est la fin de l’automne et l’hiver, lorsque les parasites sont également en dormance.

Une opération d’élagage comporte toujours des risques pour l’arbre et c’est pourquoi elle doit être faite par un spécialiste en arboriculture, qui connaît les méthodes à appliquer et qui possède l’équipement nécessaire. Habituellement, un arboriculteur ne devrait pas enlever plus de 15 à 20% de la masse foliaire de l’arbre.

Quelques bémols : la température

L’hiver québécois se traduit par de grandes quantités de neige et de la glace, lesquelles peuvent contribuer à rendre le travail de l’arboriculteur plus difficile. Ce dernier prendra sans doute plus de temps à préparer le terrain et à ramasser après la coupe à cause du manque de visibilité et des obstacles supplémentaires. Cependant, l’hiver apporte avec lui beaucoup de travail pour l’arboriculteur, qui doit faire face à des opérations plus complexes, par exemple dans le cas de branches cassées par le froid, le vent ou la glace. Dans ce cas, en effet, il faut rapidement retirer les branches pour éviter des dommages importants aux immeubles et aux personnes aux alentours. Parfois, on peut aussi opter pour un haubanage, lequel permet de retenir la branche dangereuse.

À noter que, dépendamment du type d’arbre que vous souhaitez tailler, vous n’opterez probablement pas pour la même saison de coupe. Ainsi, les cultivateurs qui souhaitent augmenter leur production de fruits feront sans doute tailler leurs arbres au début du printemps.