Une analyse biaisée et sans nuances selon la FPAQ

AGRICULTURE.  > La Fédération des producteurs acéricoles du Québec (FPAQ) rejette les critiques de l’Institut économique de Montréal (IEDM).

Directeur général de la FPAQ, Simon Trépanier rappelle que la liberté envisagée par Alexandre Moreau (voir autre texte) a déjà existé dans les années 1970 et 1980. Les producteurs de sirop d’érable étaient capables de vendre leurs produits à qui ils voulaient et aux prix négociés par eux-mêmes.

«Cette liberté était synonyme d’une limite non souhaitable, soit l’impossibilité de vivre de la production de son érablière. L’IDEM ne souligne jamais que le Québec acéricole était coincé dans un cul-de-sac économique. Le nombre d’entailles était stagnant et les exportations l’étaient tout autant. Le seul truc qui variait était le prix du sirop d’érable», mentionne M. Trépanier.

Dans ce contexte, un acériculteur désireux de vivre de sa production ne pouvait pas planifier tout développement structuré. «Le marché de l’érable était trop volatil. L’entrepreneuriat acéricole était difficile dans ce contexte d’immenses variabilités de revenus potentiels», croit Simon Trépanier.

 

Regroupement

En 1989, à la suite d’un référendum auprès des acériculteurs, 84 % ont accepté de travailler ensemble à la mise en marché du sirop d’érable. D’après la FPAQ, en 29 ans, les producteurs québécois ont multiplié par 3,5 leur volume de production et ajouté 27 millions d’entailles afin de répondre aux marchés développés.

«Entre 2007 et 2017, 675 nouvelles fermes acéricoles ont démarré au Québec. C’est plutôt rare qu’on parle de démarrage de fermes dans cette période où l’on démantèle d’autres types d’agriculture», dit Simon Trépanier.

En 2017, la FPAQ a battu les records en production de sirop québécois (152 millions de livres), en vente venant de la Fédération (118 millions de livres), au niveau du revenu des producteurs québécois (325 millions de dollars) et des exportations canadiennes (101 millions de livres).

«L’IEDM passe outre ces chiffres records et ne souligne que les ajouts d’entailles aux États-Unis en utilisant seulement les pourcentages de développement et non les chiffres absolus. De 2000 à 2018, le Québec a ajouté 13 millions d’entailles, soit l’équivalent de presque toutes les entailles actuellement en opération aux États-Unis», ajoute Simon Trépanier.

Importation et outils

Sur le point de l’importation de sirop d’érable au Québec, la FPAQ refuse de parler d’une explosion.

«Les transformateurs canadiens ont importé cinq millions de livres en 2017. Les Américains se concentrent surtout sur leur marché intérieur. Ceci laisse la voie libre pour nos transformateurs à poursuivre la conquête de la planète», dit Simon Trépanier.

Pour ce dernier, les outils de mise en marché ont permis le développement de la filière acéricole québécoise.

«Les producteurs ont dû faire des concessions en se dictant des règles votées démocratiquement en assemblées pour assurer une mise en marché cohérente et ordonnée. La FPAQ ne dicte rien. Elle a le mandat de mettre en oeuvre les décisions des producteurs», conclut M. Trépanier.