Manoeuvrer à travers la complexité

AGRICULTURE. Le Groupe Évolu-Porc a tenu sa traditionnelle journée dédiée à l’industrie le 21 avril dernier au Centre Caztel de Sainte-Marie. Près de 170 personnes avaient manifesté de l’intérêt envers la programmation de la journée.

Préparée par les Consultants Denis Champagne de Saint-Elzéar, celle-ci comprenait plusieurs thématiques ayant un lien avec les situations que vit l’industrie porcine à l’heure actuelle. Les perspectives économiques, les performances d’élevages de la dernière année, les enjeux de la filière porcine et le bonheur des éleveurs dans le contexte actuel sont autant de sujets qui ont inspiré les organisateurs.

Naturellement, l’annonce de la fermeture prochaine de l’usine d’Olymel à Vallée-Jonction, l’augmentation des taux d’intérêt et l’impact de ces deux éléments sur les producteurs étaient sur toutes les lèvres. Les thématiques de la journée avaient d’ailleurs été modulées en conséquence, explique Bruno Bélanger, agronome et propriétaire de l’entreprise chargée de l’organisation.

« On a la chance dans notre clientèle de voir que plusieurs jeunes ont pris la relève et veulent continuer en production porcine. Ils ont toutefois besoin de points positifs, surtout que ce n’est pas ce qui a été évoqué nécessairement au cours des dernières semaines, avec la situation chez Olymel. Notre programmation était déjà établie et nos collaborateurs ont pu remettre à jour leur message », précise-t-il.

Comme se présente une possible récession en 2023 au Canada et aux États-Unis qui fait hésiter les marchés, le prix d’un produit de commodité comme la viande de porc réagira de quelle manière à ces changements importants, en tenant compte du taux de change et à quoi ressembleront la consommation domestique et les exportations, en gardant toujours en tête la gestion du risque pour les producteurs sont autant de questions qui ont pu être vulgarisées pendant la journée.

« Des économistes sont venus expliquer que la protéine animale est en augmentation constante depuis une dizaine d’années, surtout en Asie et en Europe. Notre principal acheteur de porc est en difficulté, mais il y a encore du positif », ajoute M. Bélanger.

Travailleuse de rang en Chaudière-Appalaches, Lysa-Pierre Leblanc a animé une présentation ponctuée du témoignage d’un ancien agriculteur ayant eu à composer avec le fait d’avoir dû quitter la production il y a quelques années. « Son témoignage n’aurait pas été le même il y a cinq ans. Nous étions devant un producteur qui a quitté le domaine il y a une dizaine d’années, alors ce processus-là est fait. L’objectif était de voir les autres côtés de la médaille, d’amener une réflexion sur le changement et le bonheur en général, malgré les circonstances », a-t-elle illustré, bien au fait du contexte dans lequel évolue l’industrie depuis quelques mois et que certains devront possiblement opter pour cette solution.

Fondé en 2003 à Saint-Elzéar, le Groupe Évolu-porc tient un événement du genre depuis sa création, explique M. Bélanger. « Chaque année, c’est un peu le même principe et c’est la deuxième année que l’on revient en présentiel, depuis la pandémie. Nous avions la chance cette année d’avoir 22 exposants qui sont venus présenter les prochaines générations d’équipements, les génétiques et les nouvelles façons de faire. »

L’organisation a d’ailleurs déjà des idées pour l’an prochain. « Normalement, on commence à choisir nos thèmes en automne. On voit un peu ce qui se dessine et ce qui se passe en agriculture, en industrie porcine et les nouveautés des équipementiers. C’est à ce moment qu’on commence à établir nos choses », ajoute Bruno Bélanger, en terminant.