Les agriculteurs souhaitent un meilleur partage de la route
AGRICULTURE. >La cohabitation entre agriculteurs et automobilistes demeure parmi les priorités de l’UPA Chaudière-Appalaches, surtout que les tracteurs et la machinerie agricole en général circulent abondamment sur les routes de la région cet été.
Le président de l’UPA régionale, James Allen, croit toujours que des accidents pourraient être évités si la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ) sensibilisait davantage les usagers de la route aux comportements qu’ils doivent adopter en présence de machinerie agricole.
Il déplore le manque de clarté des règles entourant le partage de la route et les comportements imprudents de la part d’automobilistes. «La règlementation existante est destinée à tout le monde, sauf qu’il y a toujours des exceptions agricoles, que ce soit pour l’immatriculation, la vitesse, l’éclairage et autres.»
M. Allen indique qu’entre 2012 et 2017, il y a eu 45 accidents mortels impliquant un véhicule agricole et plus d’une centaine occasionnant des blessures graves sur les routes du Québec. Il rappelle que chaque fois qu’un accident se produit, c’est lorsque l’agriculture signale son intention de tourner à gauche, signal que ne perçoit pas l’automobiliste selon lui. «C’est particulièrement évident le jour. Nous retrouvons des clignotants maintenant sur la machinerie, chose qui n’existait pas il y a à peine dix ans. Les gens ne sont possiblement pas habitués d’en tenir compte.
Sensiliser tout le monde
Cette sensibilisation se fait aussi auprès des agriculteurs eux-mêmes, insiste James Allen. «C’est surtout auprès de ceux qui travaillent à forfait, car ce sont ceux qui sont le plus susceptibles d’utiliser les routes. Lorsque nous envoyons des notes à nos producteurs, nous allons régulièrement le rappeler.»
Il aimerait que les agriculteurs puissent utiliser des panneaux de signalisation indiquant leur présence potentielle dans un secteur, un peu comme ceux que l’on remarque à l’approche de travaux routiers. «On teste une certaine forme d’affichage depuis deux ans maintenant. Il faudrait pouvoir indiquer un chantier agricole. On nous prévient de travaux dans un ou deux kilomètres sur la route, pourquoi alors ne pourrions-nous pas faire la même chose, surtout que notre présence sur la route est souvent sur courte distance», précise M. Allen.
Un comité travaille aussi sur un potentiel code de la sécurité routière dédié au milieu agricole. Le groupe étudie la question depuis le début de l’été et regroupe des membres de l’UPA, de la SAAQ et du ministère des Transports. James Allen souhaite maintenant que les gens cessent de voir les agriculteurs comme une embûche à leur déplacement. «Suivre un agriculteur sur un kilomètre ou s’arrêter à une lumière rouge occasionne à peu près le même retard», illustre-t-il.
M. Allen invite les gens et les agriculteurs à ne pas généraliser relativement à celles et ceux qui peuvent être négligents envers les autres. «On en connait tous des personnes qui ne respectent rien et qui croient que la route leur appartient. Des producteurs exagèrent, tout comme des automobilistes. Nous en avons dans nos rangs aussi. Certaines personnes nuiront toujours à la cause de l’ensemble», lance-t-il en terminant.