Ambitieux plan de développement pour la production bovine
AGRICULTURE. > Les producteurs de bovins en Chaudière-Appalaches, comme ailleurs en province, veulent augmenter la production québécoise de 50 % d’ici 2025.
«Dans le contexte nord-américain actuel, le boeuf est exploité davantage par de grandes multinationales multipliant les sous-produits. Au Québec, ce sont surtout des productions mêlées à l’élevage de vaches laitières, car ce n’est pas rentable d’avoir uniquement des bovins», dit Sylvain Bourque, président des Producteurs de bovins Chaudière-Appalaches-Sud.
Propriétaire de la ferme SS Kennebec à Saint-Théophile, il fait d’ailleurs partie de ces agriculteurs qui amalgament la production laitière et les bovins de boucherie.
Selon lui, beaucoup de producteurs souhaiteraient agrandir leurs installations. Toutefois, le soutien de la Financière agricole du Québec ne serait pas au rendez-vous, entre autres au niveau des programmes d’assurance stabilisation.
«Le cycle pour le bovin est plus long et variable que les autres productions. Si on part de la génisse qui accouche de son premier veau à deux ans, ça prend deux autres années pour engraisser le bœuf avant sa mise en marché», rappelle Sylvain Bourque.
L’industrie du bœuf a été malmenée par diverses crises, dont celle de l’encéphalopathie spongiforme bovine (vache folle) en 2003 et de la contamination à la bactérie E. coli en 2012. De plus, la production bovine n’est pas soumise à la gestion de l’offre. Les prix obtenus à l’encan pour les bêtes peuvent ainsi varier grandement.
«À cause de ça, c’est plus dur d’emprunter aux banques en offrant des garanties. Il faut que la Financière agricole du Québec soit plus souple et audacieuse pour aider les producteurs, comme c’est le cas avec Financement Agricole Canada», estime M. Bourque.
Manger québécois
À travers cette démarche, les Producteurs de bovins du Québec aimeraient augmenter leur marché à même la province. Présentement, 20 % du bœuf consommé par les Québécois est élevé et engraissé ici.
«Le reste vient des États-Unis et de l’Ouest canadien. On ne pourra jamais répondre complètement aux besoins du Québec, mais ce serait réaliste d’atteindre 30 %», pense Sylvain Bourque.
Le marché de l’exportation pourrait s’agrandir s’il l’on exploite mieux toute la carcasse du bœuf. «Par exemple, les Asiatiques mangent des parties qu’on ne consomme pas ici», ajoute M. Bourque.
Le plan de développement a été adopté par la section Chaudière-Appalaches Sud le 16 février à Saint-Joseph. C’est en avril, lors de l’assemblée provinciale, que celui-ci sera mis de l’avant officiellement.
La région Chaudière-Appalaches est la plus grande productrice de viande bovine au Québec. Elle figure au premier rang pour l’élevage de veaux élevés au pâturage et en seconde place dans l’élevage de bouvillons destinés à l’engraissement pour transformation.
Quant aux fermes laitières fournissant des bovins de réforme, ces derniers servent surtout à la production de bœuf haché.