Une saison des sucres « très décevante » pour les PPAQ en Chaudière-Appalaches

ACÉRICULTURE. La saison acéricole 2023 n’est pas encore terminée à quelques endroits en Chaudière-Appalaches, mais le président des Producteurs et productrices acéricoles du Québec (PPAQ), Luc Goulet, tire déjà des conclusions peu réjouissantes pour l’ensemble de la région de Chaudière-Appalaches.

Les conditions météorologiques ont eu un impact considérable sur cette mauvaise saison. L’accumulation élevée de neige cet hiver, le printemps tardif à se pointer le bout du nez et les chaudes températures au début du mois d’avril auront eu le dessus sur les acériculteurs. « C’est une saison très décevante dans la majorité de la région, mais encore plus dans les secteurs au sud et moins hauts en altitude. Une journée qui fait 17 à 20 °C sans gèle la nuit, c’est très mauvais pour les acériculteurs. Ça représente entre trois à quatre jours de perdu généralement », explique-t-il.

« Ceux qui ont passé à travers la grosse période de chaleur ont dû faire face à énormément de gestion, de nettoyage et d’entretien, car l’eau était en très mauvais état. Elle s’est détériorée à une vitesse grand V. Plusieurs érablières ont arrêté de produire alors que les bourgeons sont apparus et l’arbre produisait de la sève », ajoute M. Goulet.

Le taux de sucre dans l’eau était plutôt élevé en début de saison, mais s’est détérioré assez rapidement, passant de 3 % à moins de 2 % en peu de temps, selon le président qui ajoute que la saison des sucres n’a pas seulement été difficile en Chaudière-Appalaches, mais faible sur l’ensemble de la province. En date du 20 avril, les statistiques pour la saison 2023 n’étaient toujours pas connues, mais M. Goulet s’attend à une diminution remarquée de la récolte après une année historique en 2022 grâce à une collecte de 211 millions de litres de sirop d’érable.

« Il y a des érablières qui ont fait 30 % de leur quota et d’autres l’ont atteint à 100 % de peine et de misère. Il est difficile d’évaluer la quantité de sirop d’érable qui sera récoltée, car la température est changeante et l’eau produite par les érables est imprévisible », mentionne celui qui est propriétaire d’une érablière à Saint-Nazaire-de-Dorchester.

Peu d’impact aux consommateurs

Contrairement aux informations publiées au cours de la dernière année, la réserve stratégique mondiale de sirop d’érable, située à Laurierville dans le Centre-du-Québec, se porte plutôt bien. Celle-ci ne devrait pas connaître de pénurie, alors que plusieurs transformateurs ont conservé des réserves de sirop l’an dernier. 

« Les statistiques démontrent que la demande internationale est beaucoup moins grande, surtout en Europe. On est conscient du contexte économique et de l’impact de la guerre en Ukraine. L’exportation aux États-Unis est demeurée stable. Les PPAQ souhaitent toutefois développer de nouveau marché, dont l’Australie », explique Luc Goulet.

Quant aux consommateurs, ceux-ci verront peu d’impact sur leur achat. Le président parle d’une stabilité du coût, alors que la canne de 540 ml devrait augmenter d’environ 25 sous. M. Goulet se réjouit de cette nouvelle alors que le coût de production du sirop ainsi que de plusieurs autres produits sucrés ne cesse d’accroître.