Une passion retrouvée: la sculpture d’anges de bois
PORTRAIT. L’entraîneur d’arts martiaux Rémi Labrèche a quitté Montréal pour vivre plus profondément ce qui anime son âme.
Il est arrivé en Beauce il y a quelques mois, avec la chaleur du printemps. Rémi Labrèche a tout laissé du brouhaha de la ville pour venir s’installer dans un chalet de l’ancien centre de villégiature de Frampton.
Ses pas l’ont mené une première fois à Frampton lors d’une sortie à la Cabane à Pierre, où ils se sont perdus, il y a quelque temps.
Lors de sa recherche d’un logement où s’établir en région, il a reconnu la petite municipalité où il était déjà passé. Certains diront que c’est le hasard, Rémi Labrèche appelle ça: les coïncidences significatives. «On s’était perdu moi et ma blonde. Je me rappelle d’être passé dans le village et d’avoir dit que ça serait le genre d’endroit où j’aimerais vivre», décrit-il.
Entraîneur d’arts martiaux, écrivain, sculpteur et vulgarisateur de l’anxiété et du trouble obsessionnel compulsif, Rémi Labrèche vit de plusieurs passions, en plus d’être un homme profondément spirituel.
Il a recommencé à s’adonner au travail du bois cet automne, une activité qu’il pratiquait étant jeune.
Un symbole de réconfort
Sa méthode n’est pas sorcière. Il sélectionne deux bûches fendues pour les ailes et un rondin pour le corps. Rémi Labrèche choisit les plus belles bûches parmi sa corde de bois de chauffage, celles avec des nœuds ou des anfractuosités qui leurs donnent de la personnalité. Le sculpteur suit les lignes naturelles du bois pour donner la forme à l’aile.
De la raboteuse aux plus petits grains de son papier sablé, il frotte patiemment le bois pour le rendre plus doux encore que le bois de grève, lavé par la mer. «Quand je ne vais pas bien, je regarde l’ange et je me dis qu’il y a toujours quelqu’un qui veille sur moi», explique Rémi Labrèche. Ces sculptures, il les donne en cadeau à des proches. Il a commencé à en vendre, juste question de faire ses frais.
Spiritualité et combat
Dans la pièce voisine de son atelier de bois, on retrouve un homme «punching-bag» et dans l’autre à côté son studio privé d’arts martiaux. Rémi Labrèche pratique les sports de combat depuis qu’il a 18 ans. Jusqu’à tout récemment, il était à la tête de sa propre école qu’il a fondée en 1999.
Il donne maintenant des cours de kick-boxing et d’arts martiaux mixtes au Club de boxe Aly de Sainte-Marie.
Rémi Labrèche est également un homme très spirituel avec une bibliothèque remplie de livres de théologie. Pour lui, les arts martiaux sont une manière de faire sortir les énergies négatives et destructrices. Il les évacue un mouvement à la fois. C’est, d’une certaine façon, un équilibre qu’il atteint. Comme le yin et le yang, sa foi et les arts martiaux sont les deux côtés d’une même médaille.