Une passion chevaline

SOCIÉTÉ. Josée Gaudreau et Patrick Turgeon de Saint-Isidore nous parlent de leur vie un peu plus chevaline.

Les automobilistes aperçoivent, juste après le feu de circulation de la route Kennedy en direction de Scott, un pacage de chevaux à leur gauche. «Les gens ne nous connaissent pas, mais ils disent: « Ah, c’est à vous les chevaux »», sourit Josée Gaudreau. Originaire de Québec, elle a emménagé avec son conjoint il y a environ deux ans. «J’ai toujours aimé les chevaux. À cinq ans, on peut l’imaginer écarquiller les yeux devant la bête. Je disais vouloir un cheval avant de me marier», raconte-t-elle.
Dans le box, la massothérapeute Marie-Sophie Sylvestre tourne le regard vers le conjoint de Josée, Patrick Turgeon: «Tu as compris le message subtil.» Les rires se mettent à résonner dans la grange.
Lors de ce samedi matin glacial de novembre, les propriétaires ont fait venir Mme Sylvestre pour aider deux de leurs chevaux. «Je suis barré dans le dos, mais les animaux passent avant nous», rigole Patrick Turgeon. Il n’a pas été difficile de convaincre le camionneur de profession à monter les clôtures, construire l’abri extérieur, les mangeoires et les boxes. «Mon voisin avait des gros [chevaux] belges. On accrochait nos trois skis derrière l’attelage jusqu’à son bois. Le monsieur sortait tous ses billots avec ses chevaux.  Ce sont de beaux souvenirs», dit M. Turgeon.

D’une passion à une profession?

Josée Gaudreau suit des cours à distance et en personne auprès d’Équin communications. Elle apprend à corriger les problèmes de comportement ou les mauvaises habitudes des destriers. Un bon exemple est Louu, dont l’attitude a radicalement changé depuis qu’il est arrivé en février. «Il a été mal sevré par sa mère. Il a sept ans, mais une tête de poulain», estime-t-elle.
Ce matin-là, il faut user de patience pour faire passer l’imposant Louu au travers de la porte de l’écurie. «Il y a des journées où j’ai eu les larmes aux yeux, explique Mme Gaudreau. Les chevaux sont nos miroirs. Parfois, je ne sais pas parler aux humains, un peu comme Louu.»

Un refuge avant l’abattoir

Pour l’instant, Josée Gaudreau fait de l’entretien ménager. Elle espère concrétiser sa passion dans un projet l’été prochain. L’idée est d’acheter des chevaux destinés à l’abattoir, les remettre en forme et les réintroduire chez des personnes attentionnées, comme ils ont fait pour un poney.
«On l’a acheté au fort prix à marchand itinérant. Le poney avait les pattes croches. On l’a engraissé, donné des vitamines et remis sur pied.»
Patrick et Josée l’ont échangé contre leur nouveau poulain, Aly. Ils ont récemment visionné une vidéo du poney en compagnie d’autres congénères, heureux comme un hippocampe dans l’eau.

Josée Gaudreau est persuadée que les chevaux l’aident à être une meilleure personne, tandis que Patrick Turgeon est certainement devenu un bon menuisier avec tous ces travaux.