Une mauvaise perception des métiers de la forêt
ÉCONOMIE. Les établissements de formation professionnelle en foresterie peinent à recruter de nouveaux élèves malgré les besoins.
Le programme Travail sylvicole du Centre de formation Le Granit de Lac-Mégantic n’a pas ouvert depuis trois ans. Le Diplôme d’études professionnelles (DEP) Abattage manuel et débardage forestier n’a pas atteint en 2017, le seuil minimal de cinq étudiants. Seuls six élèves sont inscrits en Aménagement de la forêt, l’unique programme offert cette année. «Je n’arrive pas à répondre à la demande des entreprises. J’évalue le besoin à 30 et 34 personnes, juste dans les Groupements forestiers de l’Estrie et du sud de la Beauce», explique Annie Gagnon directrice du Centre Le Granit.
Lac-Mégantic n’est qu’un exemple parmi d’autres. Le recrutement de nouveaux étudiants pour les formations en foresterie est difficile. L’École de foresterie de La Tuque et de Duchesnay ont aussi de la difficulté à remplir leurs classes.
«C’est exceptionnel. Tous mes autres programmes démarrent. Il y a moins d’inscriptions, car nous sommes dans un creux démographique», décrit Mme Gagnon.
La mauvaise presse en cause
«Tous les accords de l’ALÉNA et les taxes [d’importations] laissent présager aux gens qu’il y a encore une crise dans le monde forestier et qu’il n’y a pas d’emplois», ajoute-t-elle. La directrice voit parfois des étudiants d’un jour emballés, qui auprès de leurs parents sont finalement découragés d’aller dans ce domaine.«Il y a des opportunités très intéressantes de carrière dans le domaine forestier», estime-t-elle. Le salaire de départ pour un technicien forestier est de 18 et 20$ de l’heure.
Un domaine loin d’être folklorique
La plupart des techniciens travaillent avec des micro-ordinateurs en forêt. Ils sont aussi amenés se familiariser avec des logiciels en 3D et de la photo-aérienne. «Nous cherchons à instaurer un moyen pour que les employeurs nous réfèrent des gens et qu’ils les emploient, pendant qu’on les forme», dit Mme Gagnon.
Plusieurs des élèves en Aménagement forestier effectuent une réorientation de carrière. «J’ai l’exemple d’une esthéticienne qui a toujours rêvé de travailler en forêt et elle est maintenant chez nous», décrit la directrice. Plusieurs ont freiné leur rêve de travailler en forêt pour finalement y retourner après quelques années sur le marché du travail.
Le Centre de formation Le Granit tient une porte ouverte le samedi 19 mai de 10h à 14h.
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