Un délai de 48h pour relocaliser 40 personnes âgées
SANTÉ. Les Résidences de la Vallée, un foyer privé pour personnes âgées situé à Vallée-Jonction, a annoncé qu’il fermerait ses portes le vendredi 25 mai à 16h. Ce qui laisse moins d’une journée et demie aux familles pour trouver un nouvel endroit pour leurs proches.
L’annonce de la fermeture est tombée le mercredi 23 mai vers 14h. La direction de l’établissement des Résidences de la Vallée a remis une liste des lieux d’hébergements pouvant recevoir la quarantaine de résidents. Lévis, Saint-Éphrem-de-Beauce et d’autres ont été mentionnés.
Une personne ne s’étant pas identifié à Beauce Média, mais faisant vraisemblablement partie de la direction a dit: «nous faisons tout notre possible pour aider les résidents à se relocaliser». D’un ton hostile, cet homme a menacé Beauce Média de poursuite s’il utilisait une photo de lui. La Sûreté du Québec a été appelée sur les lieux pour demander au journaliste de sortir du stationnement, après une demande du propriétaire Ghislain Carrier, qui n’a pas voulu émettre de commentaires. «Appelez le CISSS, ils vous donneront des réponses», a-t-il finalement lâché.
Des familles en colère
Beauce Média a rencontré une dizaine de proches dans le stationnement des Résidences de la Vallée, le jeudi matin 24 mai. Plusieurs ont exprimé du désarroi et de la colère. «C’est un gros coup de masse pour ces gens-là. Le délai est très court. Je suis venu voir ma sœur qui a 87 ans. Elle a été l’une des dernières avoir été mise au courant. Elle y reste depuis sept ans», a commenté Normand Nadeau de Vallée-Jonction.
Marthe Leclerc se dit chanceuse d’avoir trouvé une place pour sa mère à Saint-Frédéric. Native de Vallée-Jonction, sa mère habitait au foyer privé depuis un an et demi. Elle est parvenue avec beaucoup de chance à la relocaliser. «Plusieurs personnes pleurent à l’intérieur. Quand j’ai su la nouvelle, j’étais très fâchée», a-t-elle ajouté.
Après le décès de son mari, Rosanne Bolduc, une résidente du foyer, a quitté sa maison il y a quelques mois, . Elle s’est dite attristée et sous le choc. Heureusement, elle peut compter sur la grande aide que lui apporte son fils. Ce qui la rassure grandement.
«Une dame y reste depuis 20 ans. C’était devenu chez elle», s’est exprimé un proche visiblement outré.
«Même un chien, tu ne le traiterais pas comme ça», s’est exprimé la sœur d’une résidente qui sera relocalisée dans un foyer de Frampton.
Des employés mis à pied
La consigne a été donnée à la poignée d’employés qu’ils n’avaient pas le droit de s’exprimer sur le sujet. Beauce Média s’est tout de même entretenue avec l’une d’elle. Elle dit que même pour eux, ils ne s’attendaient pas ça. Leur dernière journée se termine également le vendredi 25 mai.
Une autre employée des Résidences a voulu exprimé aux familles de ne pas s’inquiéter. Tous les soins et les repas seront dispensés, comme à l’habitude, jusqu’au vendredi 16h.
Signes avant-coureurs
Déjà dans la semaine du 14 mai, des résidents aux conditions de santé plus précaire ou aux soins plus grands ont été déplacés dans d’autres établissements, a affirmé un homme qui est venu voir sa mère de 98 ans. «Elle a toute sa tête, mais ce n’est pas tout le monde qui va prend les autres», a-t-il dit.
Le CISSS parle d’un manque d’effectifs
Au Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de Chaudière-Appalaches, on informe que les Résidences de la Vallée était accompagné depuis l’automne dernier afin de l’aider à faire face à une importante pénurie de main-d’œuvre. « On leur prêtait [des membres] de notre personnel. Ce n’est pas une faillite ou un problème dans la qualité des soins », a assuré Nathalie Paré du CISSS.
Maintenant que l’entreprise n’a plus d’autres options que de fermer ses portes, des intervenants du CISSS travaillent en collaboration avec les responsables de l’établissement ainsi que les familles des résidents pour s’assurer que tout un chacun aura un toit au-dessus de la tête. «On est là pour les accompagner. Ils ne sont pas poussés dehors», dit-elle.
Avec contribution d’Hubert Lapointe
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