Saint-Joseph : le pont (enfin) rouvert
TRANSPORT. Le pont qui enjambe la rivière Chaudière à Saint-Joseph est finalement ouvert depuis mardi dernier. Les automobilistes n’ont d’ailleurs pas mis de temps avant de pouvoir l’emprunter à nouveau, l’infrastructure ayant été fermée pendant plusieurs mois.
Si la nouvelle en a réjoui plusieurs, le maire de Saint-Joseph-des-Érables, Jeannot Roy hésite à parler d’une bonne nouvelle. « C’était attendu, mais ça a créé tellement de frustrations qu’il faut se rappeler des conséquences. Ça ne calme pas la frustration envers l’ensemble de l’œuvre de ce pont-là, autant pour les inondations que les inspections. »
Les contrecoups de la fermeture prolongée de l’infrastructure sont toujours visibles et plusieurs ne se sont pas gênés pour lui transmettre leur frustration. « Je suis content, mais on a malheureusement des conséquences qui sont grandes. J’ai des messages sur mon répondeur qui ne sont pas très agréables, car les gens étaient à bout. Je ne vois pas pourquoi j’accepterais des vomissures qui ne me reviennent pas. »
Selon lui, des choses auraient pu être faites différemment pour éviter une fermeture aussi longue. « Ça fait dix mois qu’il y a des restrictions ou qu’il est fermé. Ça devait être terminé pour décembre et on nous a repoussés jusqu’à la fin mars. Avoir su dès le début que le pont serait fermé aussi longtemps, nous aurions exigé que l’appel d’offres implique deux quarts de travail pour que le travail se fasse dans un laps de temps plus restreint. »
Pendant cette fermeture prolongée, plusieurs ont dû s’imposer un détour de plusieurs kilomètres vers Beauceville ou Vallée-Jonction pour pouvoir gagner l’autre rive. Des parents ont profité de l’aménagement d’une passerelle pour les travailleurs pour traverser avec leurs enfants à pied un certain temps, tandis que les autobus devaient s’imposer le détour en question. Sans oublier les effets évidents sur l’achalandage des commerces de la Ville de Saint-Joseph qui en ont aussi subi les contrecoups.
Jeannot Roy réaffirme qu’une rencontre doit avoir lieu avec le ministère des Transports pour faire suite à une demande de compensation adoptée récemment par le conseil municipal de sa localité. « Ce n’est pas parce que tu as construit ton économie de l’autre côté de la rivière que tu dois être pénalisé, ça ne se peut pas. Ça nous apparait comme une évidence qu’il y a eu des conséquences à tout ça. Le ministère semble trouver difficile de justifier cela, mais nous allons chercher à argumenter notre idée. »
Le maire de Saint-Joseph-de-Beauce, Serge Vachon, s’attend tout de même à ce que les gens aient développé de nouvelles habitudes, ce qui touchera inévitablement les commerces de sa localité. « C’est évident que certaines personnes vont les garder, on s’en doute. L’idée d’une éventuelle compensation ou d’une campagne visant à ramener les gens de la rive ouest vers l’est serait de mise. La campagne faite avant les fêtes par la Chambre de commerce, c’était merveilleux. Est-ce la solution ? Est-ce la façon de procéder ? Difficile à dire. »
Rappelons que la construction de ce pont remonte à 1908. Son débit journalier est d’environ 2900 véhicules, dont 11 % sont des véhicules lourds. Depuis 2018, il faisait l’objet d’une surveillance accrue en raison de son âge et des dommages causés par les crues printanières.
En septembre 2020, l’accès au pont avait été interdit à tout véhicule de plus de cinq tonnes jusqu’à ce que les travaux nécessaires au rétablissement de sa capacité portante soient réalisés. Ceux-ci avaient débuté en août dernier, ce qui avait forcé la fermeture complète de l’infrastructure. Les travaux devaient au départ se terminer en décembre, sauf que l’état de désuétude avancée du pont avait forcé le ministère à prolonger la fermeture de plusieurs semaines.