Réouverture possible de l’abattoir de Sainte-Hénédine en 2018

ÉCONOMIE. Un groupe de promoteurs de la région de Montréal a lancé des démarches pour remettre en activité l’ancien abattoir Dubreuil, fermé depuis 2009.

La municipalité de Sainte-Hénédine, Développement Économique Nouvelle-Beauce (DENB) et les propriétaires actuels du site d’Abattoir Dubreuil collaborent depuis quelque temps avec un groupe très sérieux.

«Ce sont des démarches préliminaires qui ont été entamées, explique Yvon Marcoux, directeur général de Sainte-Hénédine. Nous avons eu des réunions semi-confidentielles.»

Les investisseurs ne souhaitent pas rendre public leur identité pour l’instant, tant que rien n’est confirmé. «Ils ont fait une offre aux propriétaires actuels. Il y a déjà des démarches d’entrepris auprès de professionnels», montre Claude Drouin, directeur du développement des affaires et commissaire industriel chez DENB.

Les trois actionnaires, toujours propriétaires des installations, Bernard Breton, Gestal Système et Gestion Lido ont conclu une entente avec le groupe pour la location à long terme avec une option d’achat du site.

Beauce Média s’est entretenu avec Alain Lefebvre, coactionnaire, et vice-président de Gestal, un fabricant de systèmes d’alimentation pour les porcs de Saint-Lambert-de-Lauzon. Selon ce qu’il nous explique, l’idée de repartir l’abattoir, qui à l’époque comprenait 60 travailleurs n’a jamais été abandonnée.

«Je suis à 98% confiant [de sa réouverture]. Ce sont des gens très sérieux, a commenté M. Lefebvre. Ça nous a crevé le cœur de la fermer. Pour une municipalité comme Sainte-Hénédine, qui a aussi perdu le siège social d’Unicoop, il y aura plusieurs créations d’emplois.»

Le resserrement des liquidités, causé par la crise économique de 2008, et les très bas prix de la viande de porc sur les marchés étaient deux des principaux facteurs ayant entraîné la fermeture de l’Abattoir en 2009.

L’estampe de Québec et Ottawa en attente

Pour la mise opération du site, les promoteurs doivent d’abord obtenir l’accord de l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA), car la très grande majorité des porcs qui y seront abattus sont destinés à l’exportation.

Certaines autorisations auprès du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) et du ministère de l’Environnement seront sans doute aussi requises. Les promoteurs devront en outre s’assurer qu’aucune fissure du plancher ne permette le développement de pathogènes, une mesure réglementaire ajoutée depuis la crise de la listériose de l’été 2008.

Complémentaire plus que compétitrice

Avec certaines modifications, l’ancien abattoir Dubreuil serait en mesure de conditionner 4000 à 5000 porcs par semaine. Cette capacité est celle qui prévalait avant la fermeture. Rien ne dit qu’il s’agira du volume correspondant au choix des promoteurs.

Les porcs proviendront de l’Ontario pour la période initiale de démarrage. Les investisseurs n’auront ainsi pas à faire une demande auprès des Producteurs de porc du Québec qui ont le mandat, donné par la Régie des marchés agricoles du Québec, de désigner dans quel abattoir se rendent les porcs de la province. Cela leur permettra de commencer leurs opérations plus rapidement.

Un nouveau joueur?

«Pour l’instant, j’ai de belles ententes avec duBreton», répond Alain Lefebvre, qui n’exclut pas faire affaire avec l’abattoir de Sainte-Hénédine dans le futur.

Bien que le plan d’affaires et les orientations des promoteurs soient toujours un mystère, on peut supposer que l’endroit profite de la signature de l’Accord de Partenariat transpacifique global et progressiste (PTPGP) signé avec 10 pays, pour conquérir de nouvelles parts de marchés en Asie.
Québec est la province qui compte près de la moitié des abattoirs de porc du Canada (13 sur les 27 existants, en 2016).