Rencontre d’information à Tring-Jonction
TRANSPORTS. Une quarantaine de personnes de Tring-Jonction et des environs ont répondu à l’invitation du ministère des Transports du Québec, le jeudi 7 septembre dernier, pour assister à une séance d’information sur l’éventuel retour du train dans la région.
Les travaux sont d’ailleurs déjà en cours sur la réhabilitation de la voie ferrée et le démantèlement des rails du tronçon Québec Central, entre Vallée-Jonction et Thetford Mines, s’effectuera au cours de l’automne.
En résumé, les intervenants du ministère présents à la rencontre ont insisté que l’objectif est la réalisation d’un chemin de fer performant, comportant des infrastructures sécuritaires et des normes très élevées. Ils ont rappelé que les rails seront remplacés sur les 58 kilomètres reliant les deux localités, que le remplacement de 102 ponceaux fait partie des travaux, tout comme la réfection de 40 passages à niveau publics qui traversent les municipalités et les routes de la région.
Après le démantèlement des rails, une deuxième phase impliquera la reconstruction de certaines structures, dont celles qui surplombent la rivière des Fermes et une autre au-dessus du ruisseau du Roi à Tring-Jonction. La troisième phase sera celle où les rails seront remplacés sur l’ensemble des 58 kilomètres.
Priorité sécurité
Pour l’ensemble du tracé, des ajustements aux différents virages seront réalisés pour permettre la fluidité de la circulation des trains, insistait Éric Voisine lors de la rencontre. « On respecte les plus hauts standards de sécurité dans l’industrie, autant au niveau de la conception, l’entretien, et l’équipe de sécurité réalisera constamment des audits sur le sujet. Nos ancêtres n’étaient pas bêtes, les tracés sont souvent au bon endroit. Les normes ont toutefois changé avec le temps, alors on fait des petites mises aux normes au niveau des courbes, des installations hydrauliques et autres. »
« On s’attend à un rythme maximum de 10 000 wagons annuellement au cours des 10 premières années, soit deux à trois trains par jour durant cette période, selon un scénario réaliste », indiquait Charles Meunier du ministère.
La vitesse fera l’objet de normes strictes et devrait être limitée à 40 miles à l’heure (64 km/h) lors du transport des marchandises. Elle pourrait être rehaussée si un train de passagers devait être remis en fonction dans le futur. Le projet n’aura pas d’impact sur les sentiers de véhicules hors route dans le secteur et ne devrait pas empêcher le développement de pistes cyclables dans le secteur, si des projets devaient être mis sur la table.
Selon Eugénie Thibault, une étude de potentielle commerciale réalisée indique des retombées d’environ 250 M$ durant la construction, une hausse de la productivité des entreprises, la création de 1 100 emplois à temps pleins durant les travaux et une hausse des exportations de 40 M$, une fois que le chemin de fer sera en fonction.
Les aménagements du nouveau pont ferroviaire à Vallée-Jonction sont en cours depuis quelques semaines et ont pris un nouveau rythme au cours de la dernière semaine avec le début des travaux sur la rivière Chaudière.
Une approche saluée
Préfet de la MRC Beauce-Centre, Jonathan Bolduc a tenu à saluer l’approche du ministère des Transports venu à la rencontre des citoyens. « Quand M. Giguère (Jean-Marc) avait ramené le train au début des années 2000, il avait des approches avec les écoles et autres. C’est normal qu’il y ait des inquiétudes, c’est quelque chose de nouveau, mais nous sommes enthousiastes. Nous l’avions dans notre cour, mais l’avons laissé rouiller. C’est un retour qui était nécessaire, mais qui se fait à coup de millions ».
Pour le maire de Tring-Jonction, Mario Groleau, le retour du train ne cause pas vraiment d’irritants majeurs au sein de sa communauté. « Il n’y a pas de plainte pour le moment. Le train a déjà passé avant et il n’y en avait pas. Le retour du train est étroitement lié à la venue d’entreprises majeures chez nous et qui utiliseront le train. »
Ce retour du chemin de fer et la présence d’une gare à Tring-Jonction pourraient aussi mener à d’autres éléments, surtout si des passagers y ont accès dans le futur. Le maire Groleau y voit un potentiel certain. « En coordonnant l’horaire des trains en conséquence, ça pourrait devenir un moyen de transporter des travailleurs le matin et les ramener le soir, notamment. Au prix de l’essence actuel et ce que ça pourrait représenter dans le futur, ça pourrait devenir une belle alternative. Avec la pénurie de chauffeurs dédiés au transport routier, là aussi le train devient une belle option. »