Québec doit renforcer le secteur agroalimentaire

Que ce soit pour assurer sa propre sécurité alimentaire ou profiter d’une demande en forte croissance à l’échelle planétaire, le gouvernement du Québec doit comprendre qu’il est urgent d’inclure l’agroalimentaire dans son Plan de développement économique.

«Nous avons les ressources, les connaissances et l’expertise autant en production qu’en transformation, mais il faut investir», dit le président de l’UPA, Marcel Groleau. C’est dans cette optique qu’on veut impliquer tous les ministères concernés afin que ce secteur de l’économie puisse accroître son développement comme l’Ontario l’a fait avec sa stratégie d’affaires liée à l’agriculture.

Outre la stimulation de l’investissement privé nécessaire à l’adaptation des entreprises aux défis de l’avenir, il faut accentuer la recherche et le développement. Pour demeurer compétitif, le secteur agroalimentaire devrait bénéficier de 255 M$ par année, soit l’équivalent de 2,3% du PIB de la production et de la transformation. Le manque à gagner est de 85 M$ à ce chapitre. Il faut aussi favoriser le développement de la main d’œuvre en allégeant les conditions d’embauche des travailleurs temporaires étrangers, en misant sur la spécialisation des employés et en faisant la promotion des métiers de l’agriculture.

Incontournable

Inclure le secteur agroalimentaire dans le Plan économique du gouvernement du Québec, c’est incontournable pour la vitalité des milieux, avance à son tour, Richard Lehoux, président de la Fédération québécoise des municipalités. L’agroalimentaire est le moteur économique de plusieurs régions du Québec. D’ailleurs, ajoute Marcel Groleau : «Nous sommes les premiers employeurs des secteurs primaire et manufacturier. Il est normal que nous ayons notre place dans le Plan du gouvernement. »

Pour le président de l’UPA, la production alimentaire devra s’accroître de 70 % en 2050 si on veut nourrir la planète. Au Québec, notamment, on a la capacité de produire un million de porcs de plus par année. On peut ajouter 3 millions d’entailles d’érable et on pourrait accroître l’élevage d’agneaux qui satisfait présentement 20 % des besoins.

Pour sa part, Richard Lehoux soutient que dans une perspective de plus grande autosuffisance et de meilleurs prix à la consommation, le Plan devrait soutenir la serriculture avec une politique énergétique adéquate. Des revendications sont faites en ces sens par la Fédération qu’il préside.

On ne veut plus que ça traîne

La réflexion sur l’avenir du secteur agroalimentaire en Chaudière-Appalaches faisait l’objet d’une journée régionale qui se tenait à Scott en Beauce hier, lundi. Pour les acteurs du milieu dont le président provincial de l’UPA, on ne vaut pas endosser la proposition actuelle du gouvernement qui soumet l’idée de faire des sommets. «Cette façon de faire ne ferait que nous reporter à la fin du mandat du présent gouvernement. Cela fait quatre ans qu’on accuse du retard », précise Sylvie Cloutier, présidente du Conseil de la transformation alimentaire du Québec.

Quant à Paul Doyon, président de l’UPA de la Chaudière-Appalaches, il mentionne qu’une telle journée permet de recueillir des propositions. Cela compense pour ceux qui n’en font pas, dit-il, en pointant du doigt évidemment l’appareil gouvernemental.