Québec ajoute 334 millions de dollars

TRANSPORT.  Québec confirme un investissement de 334 M$, portant à 440 M$, les sommes prévues pour assurer la réhabilitation complète du chemin de fer entre Vallée-Jonction et Thetford Mines, d’ici la fin de l’automne 2025.

Rappelons que 106 M$ ont été annoncés en mars dernier afin de lancer les appels d’offres publics visant l’achat de rails et la réalisation de travaux préparatoires dès cet été, notamment la reconstruction du pont ferroviaire au-dessus de la rivière Chaudière à Vallée-Jonction.

La réhabilitation du chemin de fer Québec Central totalise 58 kilomètres de rail. Les interventions nécessiteront la reconstruction de 17 ponts ferroviaires ainsi que la réalisation de l’ensemble des travaux de voie, dont le remplacement de 102 ponceaux et la réfection de 40 passages à niveau publics.

En plus des travaux entre Vallée-Jonction et Thetford Mines, le Ministère poursuit ses interventions sur le tronçon reliant Sainte-Marie et Vallée-Jonction afin d’assurer une exploitation ferroviaire entre Charny et Thetford Mines à l’automne 2025. Le chemin de fer réhabilité pourra accueillir plus de 10 000 wagons par année. Le chemin de fer Québec Central, qui relie Charny, Sherbrooke et Lac-Frontière, a été construit en 1869 et seule la portion entre Charny et Sainte-Marie est actuellement en exploitation.

Ministre des Transports et de la Mobilité durable, Geneviève Guilbault est celle qui a fait l’annonce au nom du gouvernement du Québec. « C’est un projet qui tenait à cœur les intervenants économiques de la région depuis longtemps, pour pouvoir transformer des marchandises, pour faire faire des économies aux entreprises, autant monétaires qu’environnementales. »

Opportunité et défis

Le député de Beauce-Nord, Luc Provençal, a tenu à rappeler que le train a servi à développer la région dans le passé et croit toujours à son utilité à ce chapitre. « Ici à Tring-Jonction, c’était une jonction entre Lévis, Lac-Mégantic et Thetford. Ça a permis à des municipalités de se développer. On va créer une richesse dans la région. On sait très bien que des investissements majeurs vont suivre. »

Il ajoute que le transport en général fait face à des défis. « Il y a une problématique au niveau du camionnage de trouver des chauffeurs et le coût du pétrole est une autre variable, alors le train devient un moyen substitut. Certaines attendent le train pour annoncer leurs intentions. Nous avons travaillé avec les organismes de développement économique qui ont fait un inventaire des entreprises déjà intéressées. »

Consciente qu’il y aura des impacts inévitablement sur certaines communautés, Mme Guilbault a assuré que tout est mis en œuvre pour en atténuer les effets. « On fait le maximum pour réduire les impacts environnementaux et pour le bruit au minimum, mais il reste encore quelques enjeux à régler et des discussions sont en cours avec les municipalités, autant à Vallée-Jonction, Tring-Jonction et Thetford. »

Des séances d’information publiques seront organisées dans les secteurs concernés afin de présenter le projet et les travaux à venir à la population, de même que d’entendre leurs préoccupations. Une première séance s’est tenue à Vallée-Jonction en mai dernier.

Étape à venir

Mathieu Grondin, directeur régional pour le transport collectif et ferroviaire au ministère, a réitéré que des travaux auront lieu dès cet été sur le pont enjambant la rivière Chaudière à Vallée-Jonction. « C’est l’infrastructure la plus longue à réaliser, d’où la raison pour laquelle nous commencerons avec celle-là. C’est un beau défi, mais beaucoup de travaux se dérouleront simultanément et plusieurs appels d’offres seront lancés au cours de l’été. Vous allez voir ça apparaitre en cascade ».

Interrogé sur le sujet, M. Grondin indique que des sites de transbordement seront éventuellement aménagés. La fermeture de l’usine d’Olymel à Vallée-Jonction a toutefois changé un peu la donne, l’entreprise ayant déjà eu cette idée dans le passé. « C’est à l’étude actuellement. On regarde les endroits où on pourrait le faire en tenant compte des entreprises intéressées, mais aussi les voies d’évitement que l’on devra concevoir et les espaces et les longueurs nécessaires pour que ce soit adéquat. On priorise d’abord le rail et ensuite les infrastructures ».

Malgré la fermeture de l’usine à Vallée-Jonction, un site pourrait toutefois y voir le jour, malgré tout, indique Luc Provençal. « Des entreprises y songent et explorent les lieux pour valider comment ils pourraient travailler avec le ministère. Ce sera quand même une zone pivot. »

De plus, selon une analyse préliminaire, la réalisation de ce projet ajoutera durablement 50 M$ au produit intérieur brut (PIB) réel du Québec, notamment en améliorant la productivité des entreprises à la suite des investissements. Les travaux de construction entraîneraient également des retombées économiques d’environ 250 M$ sur le PIB du Québec et assureront 1 100 emplois à temps plein.