Projet de classes alternatives en 2019 dans Beauce-Nord
ÉDUCATION. Inspirés par la confirmation qu’un volet alternatif s’installera à l’école Les Sittelles de Saint-Georges, des parents se mobilisent pour faire de même dans le nord de la Beauce.
Kaylynne Johnson et Claire Bernier sont deux mères motivés par la création d’une école ou d’une classe dite alternative dans Beauce-Nord. Elles sont membres d’un comité fondateur qui travaille depuis environ un an à informer le public sur les principes de la pédagogie Montessori. Pour ce faire, elles ont créé un groupe Facebook où elles partagent des articles et des capsules vidéo sur le projet.
Toutes les deux possèdent de l’expérience dans le milieu de l’enseignement et espèrent récolter un nombre suffisascolairent de parents dans le but de convaincre la Commission scolaire de la Beauce-Etchemin (CSBE) de former au moins une classe, dès le début de l’année 2019-2020.
«Il nous faut présenter des données, des chiffres, sur l’intérêt des parents d’enfants à s’engager dans le projet», explique, Kaylynne Johnson. Y en a-t-il assez? «C’est difficile à évaluer. On n’a pas encore commencé le décompte», ajoute-t-elle.
Un an pour tout préparer
Plusieurs étapes restent à franchir pour que Beauce-Nord ait aussi un volet alternatif. Une fois que l’intérêt est prouvé, le projet doit être avalisé par les commissaires. La CSBE doit trouver une école primaire où il y a de la place et où le milieu est favorable à la recevoir. «Les parents qui choisiront la classe alternative auront droit au même service de transport, même s’ils n’habitent pas dans la municipalité de cette école», affirme Mme Johnson.
Formation aux enseignants
Le groupe part déjà avec une longueur d’avance avec une alliée de taille, la directrice des services éducatifs de la CSBE, Suzie Lucas. «Je pense qu’on fait déjà partie de leurs projections», dit Mme Johnson.
La CSBE organise une séance d’information le 4 juin. Elle portera sur la formation obligatoire qui sera offerte, à raison de deux jours par mois, en plus d’un deux semaines de perfectionnement, au cours de l’année scolaire 2018-2019. «Les enseignants doivent un peu réapprendre ce qu’on leur a enseigné à l’université. Ce sont les élèves qui deviennent les guides de leur apprentissage», explique Suzie Lucas.
Cette formation budgétée à même les finances de la CSBE est destinée à former une quinzaine de professeurs. Elle deviendra un prérequis pour la prise en charge d’une classe alternative. Les enseignants souhaitant la suivre pourront se dégager d’une partie de leur tâche pour y participer.
Qu’est-ce qu’une école alternative?
Le type d’enseignement qui y est délivré suit les exigences du ministère de l’Éducation dans le cadre de son Programme de formation de l’école québécoise. Les différences avec l’école publique régulière s’articulent autour de l’engagement des parents, la constitution de la classe et la pédagogie.
Les parents seront davantage sollicités dans leur implication auprès de la salle de classe. Ils seront amenés à parler de leur métier, développer des projets éducatifs avec l’enseignant, apporter du support matériel ou donner du temps comme bénévole. «C’est un prolongement de la communauté. C’est d’avoir une vraie vie citoyenne, décrit Claire Bernier. On ne va pas exclure les parents qui n’ont pas beaucoup de temps à donner.»
Une classe alternative est typiquement constituée d’enfants de plusieurs groupes d’âge qui évoluent par la résolution de «situations d’apprentissage complexes qui favorisent la découverte et l’autonomie», déclare le communiqué de presse de l’École alternative Beauce-Nord. Le rôle de l’enseignant est ainsi désaxé. Il encadrera les élèves dans leurs choix, diminuant la prédominance des cours magistraux.
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